Un rayon de soleil sous la drache belge

“J’ai su que j’étais heureux au bruit que mon bonheur a fait en partant” a dit Prévert. Pourtant… Pourtant, le bonheur n’est jamais très loin, il est à portée de main, funambule sur un fil qui tremble. C’est de ce bonheur à saisir que nous parle Binti, dans un film de production flamande aux allures de Juno.


Binti est une jeune fille d’une dizaine d’année qui rêve de devenir blogueuse comme son idole Tatyana. Elle vit avec son père Jovial, poète congolais, à Bruxelles, dans un squat qui abrite beaucoup de sans-papiers comme eux. A quelques kilomètres de là, Élias, fervent protecteur des okapis du haut de ses 11 ans, vit une aventure bien différente avec sa mère, Christine, créatrice dans le monde de la mode. Malgré leurs vies radicalement opposées, les deux enfants vont se rencontrer dans un bois, alors que Binti fuit la police et Élias le nouveau compagnon de sa mère. Ils vont unir leurs forces pour sauver les derniers okapis du Congo. Mais Binti ne fait pas cela simplement pour gagner la confiance d’Élias, elle a d’autres projets, bien plus grands, derrière la tête…


D’abord visuellement, le film surprend. Il est d’une netteté époustouflante. Le jeu des couleurs illustre aussi parfaitement l’arrivée de Binti, toujours de rose vêtue, et de son père, dans le monde plus sobre, classique, d’Élias et Christine. C’est lumineux. Ce travail de couleurs illustrent visuellement les apports de l’immigration, soulignant la morale assez enfantine mais pourtant tellement belle du film : le monde est tellement plus beau lorsque nous sommes tous unis.


Petite production peut-être et pourtant de grands résultats : un film digne de Juno, avec un jeu d’acteurs tout à fait honorable pour une comédie du genre. Binti, c’est un concentré de bonheur, un véritable rayon de soleil sous la drache belge.


Critique pour le Suricate Magazine : https://www.lesuricate.org/binti-un-rayon-de-soleil-sous-la-drache-belge/.

Hedwig
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.

Créée

le 25 avr. 2020

Critique lue 237 fois

Hedwig

Écrit par

Critique lue 237 fois

D'autres avis sur Binti

Binti
Hedwig
8

Un rayon de soleil sous la drache belge

“J’ai su que j’étais heureux au bruit que mon bonheur a fait en partant” a dit Prévert. Pourtant… Pourtant, le bonheur n’est jamais très loin, il est à portée de main, funambule sur un fil qui...

le 25 avr. 2020

Du même critique

Douze Hommes en colère
Hedwig
10

Un chef d'oeuvre cicéronien

Je n'avais jamais vu ce film avant aujourd'hui. Je repoussai le plus possible le moment où je devrais affronter ce monument du cinéma. J'avais peur, j'avoue, de ne pas savoir l'apprécier à sa juste...

le 24 déc. 2018

5 j'aime

La Voix d'Aida
Hedwig
8

« Quo Vadis, Aïda ? », une page douloureuse de l’histoire

Quo Vadis, Aïda ?, c’est un coup de poing, un coup de poing tel qu’il se ressent encore après l’impact. Il rappelle, avec un réalisme glaçant, les événements tragiques qui eurent lieu à Srebrenica en...

le 9 sept. 2021

4 j'aime

Cigarettes After Sex
Hedwig
8

Tout simplement fumeux

Brumeux, lent, apaisant mais obscur à la fois : cet album, dans son ensemble, est tel que je m'imagine une cigarette après une bonne baise (même si je ne fume pas). Il est cette cigarette qu'on fume...

le 8 déc. 2018

4 j'aime