La voie qui prend l'eau

Le premier Avatar était correct, sans plus. La direction artistique consistait souvent à ajouter une paire de pattes à un animal terrien. Il fallait aussi faire l'impasse sur la dichotomie gentils Navis et méchants humains. Sur les gentils en harmonie avec la Nature grâce à une clé usb capillaire qu'ils branchent partout, quand les méchants industriels saccagent tout. Et le héros blanc messianique façon Dune de série B.

Le thème du corps aussi est vite oublié, le héros étant handicapé, le scénario ne pense pas à aller loin avec cette idée. C'est très grand public, et pas dans le sens noble du terme.

Mais j'avais trouvé ça assez divertissant, bien mené, avec un potentiel sous-jacent.

Le 2 n'a rien à raconter. L'univers se déploie à vide. Il déplace les enjeux de la jungle vers les océans, mais il n'y a pas d'enjeux.

Le méchant est devenu un Navi qui tabasse les animaux pour les contraindre (impossible dans le 1). Le héros Sully transmet à ses enfants des valeurs de films américains génériques. L'un d'eux est un sale orgueilleux qui met les autres en danger, mais on le fait passer pour un incompris.

Et survient l'embarras. Le peuple de l'eau a des amis. Les baleines. On se connecte à elles avec sa queue de cheval usb et c'est aussi émouvant que de retrouver un copain de l'école dix ans plus tard.

Comme il se doit, les vilains humains chassent pour l'argent ces gentilles baleines, et c'est très mal.

Ça dure 3 longues heures.