Tout simplement le chef-d'oeuvre de Dupontel.
Adaptation haute en couleurs du roman de Pierre Lemaître, Au revoir là-haut nous offre une belle galerie de personnages dans la France de la fin des années 10. Le père distant (génial Niels Arestrup), la sœur aimante (touchante Emilie Dequenne), la serveuse charmante, l'officier belliqueux devenu un entrepreneur malhonnête et un prédateur sexuel (superbe Laurent Lafitte) , le brave soldat sans le sou et ami fidèle et enfin un dessinateur de génie défiguré par la guerre...
Dès le début, on est pris aux tripes. Le récit s'ouvre sur un assaut inutile, à deux jours de l'Armistice. Inutile mais meurtrier...
C'est là que tout commence. Les personnages d'Albert Dupontel et de Nahuel Perez Biscayart, l'acteur argentin qui monte dans le cinéma français survivent. Le second se fera passer pour mort et à deux (plus l'aide d'une jeune et volubile orpheline), ils monteront une arnaque aussi florissante qu'éthique (ou presque). Une sorte de revanche sur la guerre. Une sorte de revanche sur la vie qui leur offrira chacun un nouveau départ...
Beau esthétiquement (les costumes de Mimi Lempicka n'y sont pas pour rien), porté par sa musique, l'énergie de ses acteurs, la justesse de ses dialogues ; ce long-métrage ambitieux est un grand film. Une rareté dans le paysage cinématographique français.
L'humour, les troisièmes rôles (André Marcon, Michel Vuillermoz, Kyan Khojandi, Philippe Duquesne) et cette fin sublime n'y sont également pas étrangers.
Seul un ralentissement dans le rythme avant la moitié du film ternit (légèrement) l'ensemble
Le soir-même, j'ai vu Les Sentiers de la gloire, voilà peut-être les deux meilleurs films sur la Première Guerre Mondiale jamais réalisés (avec Un long dimanche de fiancailles aussi).

Créée

le 31 oct. 2017

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