C’est un peu comme cela qu’est considéré « Double Indemnity » (le titre original est plus subtil). Il fait référence à une clause de contrat d’assurance.


Confirmant après Le Faucon maltais (41) que le genre Noir allait se renouveler à Hollywood.


Walter Neff (Fred McMurray) est courtier d’assurance (un bon même !), lorsqu’il croise la route de Phyllis Dietrichson (Barbara Stanwyck) et il aura dès lors autre chose en tête que de simples polices d’assurance automobile…


C’est le troisième film de Billy Wilder, en son nom seul, puisqu’il avait auparavant co-réalisé avec Siodmak (Les Hommes le Dimanche) et A.Esway (Mauvaise graine) en Allemagne puis en France, fuyant la montée du nazisme.


Le petit bonhomme rigolard –BW– n’avait guère envie de rire lorsqu’il débarque en France en urgence avec une seule valise. Le scénariste qu’il est maintenant depuis quelques années -pour Siodmak notamment- et sa vie cinématographique ne s’éloignera jamais de l’importance de l’écriture.


Tous ses films seront des collaborations-tandems avec ceux qui resteront parmi les meilleurs scénaristes : Charles Brackett et I.A.L. Diamond.


Évidemment Wilder a laissé une éternelle trace à travers la comédie principalement, puisqu’il nous laisse ces deux bijoux que sont Some like it hot (59) et The Appartment (60) ! Les deux à la suite; excusez du peu.
Et pourtant, à bien y regarder Assurance sur la mort (44) marque de son empreinte le film Noir d’Hollywood tant il est une mécanique de précision, par son écriture et sa mise en scène.


Le scénario est sans faille : une construction millimétrée et la réalisation, elle, en est à l’aune, tant elle épouse avec un soin et une application constants pour servir que l’histoire.


Et que dire du travail de la lumière et du cadre du chef Op. John F.Seitz (il signera aussi Le poison et Boulevard du crépuscule). Qu’il magnifie tout cela, tant la lumière et ses ombres deviennent une adéquation parfaite de l’histoire qui se déroule sous nos yeux.


Et pour donner chair et vie à ceci quoi de mieux que des acteurs? Ici un trio aux petit oignons d’une grande cuisine !
Edward G.Robinson qui de Little César 31, aux Cheyennes (64) en passant par La femme au portrait (44) ou La maison des étrangers (49) a accompagné bien des cinéphiles, est ici en tout point remarquable en enquêteur tenace, face aux trucs louches des polices d’assurance.


Fred MacMurray, grand beau gars solide un peu passe-partout, livre ici une belle partition. Billy Wilder le retrouvera pour La Garçonnière (60)… Beaucoup « d’oubliables » dans sa filmo mais ces deux masterpieces de Billy Wilder, plus que beaucoup!
Et Elle? Et la vénéneuse? Et la Garce si chère à Hollywood ? Cette femme fatale… Barbara Stanwyck ! Tout ce qui émane d’elle à travers son jeu, désigne la Garce. Quelques regards subtils, une intensité de sentiments, une démarche, une fausse retenue. Barbara Stanwyck une actrice-Femme comme on dirait une maîtresse-femme. Elle tournera beaucoup, ne laissant pas que des chefs d’œuvre (mais qui?) et tout de même quelques inoubliables : L’homme de la rue (Capra 41), The Lady Eve (P.Sturges 41), Quarante tueurs (Fuller 57) avant de donner dans plusieurs feuilletons.


Assurez-vous donc d’une re-vision cinéphile avec ce beau Wilder.


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le 9 mars 2022

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