Antoine et Olga, un couple de français installé depuis quelques temps dans un petit village de Galice (Espagne) et y possédant une ferme, font face à hostilité croissante de leurs voisins suite à leur opposition à l'installation d'éoliennes dans la région.
Entre le drame intimiste et le thriller rural, le réalisateur Rodrigo Sorogoyen (Que Dios Nos Perdone, El Reino) nous dresse le face-à-face, dans une arène montagnarde et métaphorique, d'un couple et d'une fratrie qui ne s'écoutent pas, ne se comprennent pas.
Dans un village abandonné par beaucoup, les uns croient en l'avenir en entreprenant de reconstruire les nombreuses maisons en ruines, alors que les autres savent déjà que tout est perdu et que leur seule issue pour sortir de cette misère dans laquelle ils vivent depuis trop longtemps est l'installation de ces éoliennes.
Une profonde divergence d'opinions où aucun des camps ne veut céder face à l'autre, et une montée des tensions qui va inexorablement mener au pire.
Présenté au dernier Festival de Cannes, ce «As Bestas» est une histoire d'obstination et d'incommunication, une histoire de valeurs et de quête.
Une œuvre pesante et tragique, mais évitant le piège du misérabilisme, qui traite de la perception de l'autre et de jusqu'où celui-ci est prêt à aller pour défendre sa position et prendre le dessus.
Ou comment espoir et désespoir étaient condamnés à ne jamais s'entendre.
7,5/10 (note qui évoluera possiblement lors d'un futur second visionnage).