Antichrist est l’histoire d’un couple (Charlotte Gainsbourg est thésarde, Willem Dafoe est thérapeute) qui, après avoir perdu leur enfant, entame une thérapie par étape. Chaque étape leur permettra de ce livrer un peu plus et de découvrir leurs plus profondes peurs.

Entre cauchemar éveillé et thérapie intime Antichrist se classe dans un genre particulier. Choqué puis profondément ému, le spectateur découvre ici une palette de sentiments intenses somptueusement filmés.

Je dois tout d'’abord avouer avoir étais surpris par ce film, aillant entendu énormément de chose à son sujet (notamment le scandale de Cannes) je m’attendais à un film beaucoup plus trash et violent. Au final, ce Antichrist comporte certes une poignée de scènes surprenantes et même choquantes pour de nombreux puritains, cependant ce qui choquera le plus sera la surprise avec laquelle on les découvrira: Lars Van Trier amène le gore dans un univers sexuel et psychologique ce qui est pour ma part une découverte. Certains seront choqués lors des scènes de nudités… pour ceux-la… je sais pas… franchement, vous vous regardez jamais nus? Bon bah alors, sa change quoi si c’est Charlotte Gainsbourg qui se promène à poils dans un bois désertique ? Plus sérieusement, Antichrist mérite tout de même son moins de 16 pour ses quelques scènes trashs et simplement sexuelles. sexe à l’écran = –16

Le travail sur le son est tout simplement bluffant. Tout d’abord les voies (en VO bien sur) ont une chaleur réconfortante (pour Dafoe) et une douceur tendre (Gainsbourg). Rarement un sifflement, un souffle, un craquement, une chute de gland (d’arbre), un cri de bébé n’avait été aussi intense. Très “pauvre” en musique, Antichrist laisse ainsi la place au vrai son, qu’il soit en prise direct ou retravaillé, il a une intensité et une importance énorme dans ce film.

Utilisant à merveille la lumière, Von Trier révèle des beautés cachées chez ses personnages. Filmant la plupart des scènes en gros plan, se focalisant ainsi sur les personnages, leurs expressions, leurs sentiments tout en se détachant totalement de l’environnement il provoque ainsi un sentiment d’intimité très profond entre ses personnages et le spectateur. L’histoire nous prend donc vite à cœur et aux tripes. Certes la pâte Lars Von Trier vas en déboussoler plus d’un: le montage est parsemé d’erreurs de raccord volontaires, de coupures, de plans sortant de l’ordinaire. Mais chez Von Trier, toute malformation dans ses films est voulue et maitrisée. A cela, vient s’ajouter une touche fantastique, ou plutôt inexplicable pouvant en perturber certains (ne pas savoir expliquer certaines choses (notamment la fin ???)) mais il faut faire avec, Lars Van Trier c’est un tout, une vision des choses très novatrice, une douceur dans la contemplation, une chaleur dans la haine, l’amour, la violence, bref Von Trier c’est une palette d’émotions fortes. Il parvient à vous scotcher sans en faire des tonnes, sans démolir l’univers à coup d’effets spéciaux, sans bourrer son film de musique cucul, mais avec un vrai jeu d’acteur, avec de vrais sentiments. Von Trier c’est le renouveau constant de la “nouvelle vague”.
SlimGus
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le 1 nov. 2012

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Gaylord G

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