Anatomie d'un bon film

Le titre du film le résume assez bien finalement. La justice fait l’analyse détaillée, pragmatique, chirurgicale, d’une affaire de famille dramatique et pathétique.

Le film maintient une sorte d’équilibre entre le « chaud » et le « froid » qui lui permet de ne pas être trop lourd à suivre. En effet, le décor, toujours « froid », prend place soit dans la montagne enneigée, soit dans un tribunal, soit au sein d’un cadre au mieux d’interview, au pire d’interrogatoire ; là où les sujets évoqués tournent autour de l’émotion et de l’humain.

Mais surtout, le thème porte sur l’imperméabilité de l’esprit humain. Tous les personnages cherchent à comprendre ce que pense l’autre, comment il réfléchit, et comment les manipuler d’une certaine manière : l’avocat général appréhende et tente de piéger l’héroïne via ses livres, l’héroïne tente de convaincre son mari qu’il est la source de ses propres problèmes, etc.

Et même si tous ces personnages évoluent dans une même réalité, on comprend à quel point chacun la vit à sa manière. Lorsqu’un personnage explique comment il voit la réalité, comment il comprend telle scène du passé, il va forcément la déformer ; à partir de quand cette réalité vécue est moins légitime qu’une autre, ou trop éloignée de la réalité des faits ?

Le fil rouge de l’histoire met très bien en valeur tous ces questionnements. La fin, souvent casse-gueule dans ce genre d’intrigue, est également ouverte à notre réflexion. Et y a un chien. Un bon film de A à Z, tout simplement.