Voila un réalisateur qui pense qu'en filmant de belles choses et des personnes élégantes, il parviendra à obtenir un bon film.


Encore faut-il avoir du talent, le sens du cadrage et du mouvement.
Or les plans d'Amore sont laborieux au possible et donnent même parfois le tournis.


La d'ordinaire fascinante Tilda Swinton, qui est de facto au centre du film, est bien trop... absente. Pire : son jeu n'est pas mis en valeur puisqu'on ne l'entend presque jamais (parce que son italien est mauvais ?).


La scène d'amour bucolique est tordante de prétention naïve. Montrer une femme qui se fait butiner la craquette en alternant images d'insectes et de plantes --- avec musique allant crescendo et début de tempête pour signifier la montée des orgasmes ! --- fallait oser.
Dans les années 1980, un dimanche soir, sur M6, ça passait déjà mal. Alors en 2009...


Sans parler du rapport à la gastronomie qui est à peine exploité...



LA SOUPE EST SERVIE !



Et puis, une fois encore, ce besoin servile de lécher le cul de la Propagande...


Lorsque se jouaient les couplets lesbiens, je me disais "Mince, ça manque cruellement d'homos et d'ethnies"... et puis... quel soulagement quand surgit ce beau Sikh à turban et qu'apparaissent sur l'écran de TV des parents d'Edo quelques images de Philadelphia : Denzel Washington (noir) et Tom Hanks (gay dans le film). Ouf... ça m'épargnera de trouver un nom de hashtag et de contacter Le Monde, Libération, France Inter et Les Inrockuptibles pour dénoncer un "nauséabond" film de "réacs".


Les dernières vingt minutes (après les funérailles) sont plutôt réussies, mais ne sauvent malheureusement pas ce vénale film de potache.

Arnaud-Fioutieur
3

Créée

le 30 juil. 2020

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