Après 10 ans à l’ombre, un taulard (John Falcon) n’a plus qu’une obsession : se venger de son ancien gang qui l’a trahi, et dont le chef n’est autre que son propre frère. Il espère aussi retrouver Darling, son amour de toujours…


Voilà le scénario entier d'American Muscle. Grosses lettres jaunes au générique, érotisme débridé et dimension nanardesque palpable dans le grand n'importe quoi : pas de doute, American Muscle se range dans la lignée des hommages aux films d'exploitation qui ont marqué les années 70 et 80. Ainsi, il est semblable aux films Machete ou du diptyque Grindhouse. En bien moins inspiré pourtant. American Muscle pousse en effet le délire très loin, se retrouvant à ce titre plus proche d'un Hobo With A Shotgun que des productions du duo Rodriguez-Tarantino, qui restaient tout de même assez professionnelles.


Mais pas American Muscle. Ici, nous voilà face à un pur concentré de crétinerie gore, une véritable surenchère de violence et de cul baignant dans la sueur testostéronée de rednecks ricains tatoués du fin fond du désert. Pendant 1 h 30, ce sera l'apocalypse chez les ploucs, avec fusillades, giclures de sang très généreuses ainsi que plans nichons justifiés scénaristiquement par... pas grand-chose.


Ici on n'a pas le temps pour la finesse, le développement des personnages ou même une tentative de profondeur filmique, non les fiottes : ici on est là pour bastonner dur et montrer de la fesse, avec un humour aussi bizarroïde que les personnages qui le font. À l'écran, ça ne s'arrête jamais, jusqu'à un final aussi con que le reste : la donzelle pour qui John s'est lancé dans sa quête de vengeance, avoue que c'est elle qui l'a trahi, en lui précisant bien « je n'ai jamais dit que je t'aimais et que j'arrêterais la fête (comprendre : la défonce par toutes les drogues et les bites qui traînent) pour me marier avec toi ». Tout ça pour ça !


Du point de vue purement technique, le résultat est assez correct. Mais c'est son côté crassement outrancier dans la sexualisation et le bourrinage viril qui fait d'American Muscle un OVNI cinématographique, brut de décoffrage et bien sale. Un retour à l'instinct primaire, sous la forme de Nick Principe, colosse increvable, monolithique et taiseux qui ferait passer Schwarzenegger pour une danseuse de ballet. Néanmoins, malgré les quantités de faux sang qu'il nous sert, le film ne démarre jamais vraiment, se contentant d'enchaîner assez mollement les assassinats sans imagination à coups de balles dans le crâne. Médusés, on regarde John Falcon éliminer un à un les sbires fauchés jusqu'à décapiter son frère, entre deux-trois plans coke ou lesbiens, nous offrant l’ultime joie de voir deux nanas se peloter avec l'érotisme d’un porno roumain amateur à petit budget.


Exploit’ jusqu’à la caricature, American Muscle fait beaucoup plus dans la quantité que de la qualité. Cependant, il ne se prend jamais pour plus que ce qu’il est : un nanard très exagéré à prendre au 36e degré.

C4r4mel
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le 29 janv. 2024

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