Nick Cassavetes a hérité de son père le goût des histoires sulfureuses ancrées de réalisme. « Alpha dog » ne fait pas défaut. Il s’attache ici à la jeunesse des banlieues riches de Los Angeles à travers un fait divers qui défraie encore la chronique aux states.
Sans retenue, il nous montre ces grands gosses oisifs qui jouent les durs et trafiquent pas mal oscillant entre fantasmes et futilité, et quand le drame arrive, c’est la débâcle !
Le plan scénaristique se veut descriptif, à l’image d’un docu. L’action est ponctuée par un compte à rebours, une présentation des témoins successifs, ce qui vient un peu plomber l’ensemble. La réalisation fait appel à de nombreux artifices (split screen en autre) mais ne décolle pourtant jamais réellement. A l’image de ses héros, Cassavetes préfère aux effets clipesques les plans léchés des grandes séries télés, c’est son gros défaut. On pourrait dans ce sens lui opposer le film « Brick » sorti l’année dernière, assez proche sur le fond et nettement plus percutant et original.
Mais heureusement le film est habité. Par ses dialogues crus et véridiques, la superficialité infantile de ces jeunes gens, la bande originale et surtout l’interprétation parfaite (Timberlake et Anton Yelchin en tête), on y croit et on se laisse embarquer.
Si « Alpha dog » n’est pas le film attendu, il n’en reste pas moins une œuvre attachante.