L'origine du Xénomorphe

En 2012 sortait Prometheus, de Ridley Scott. Le film reçut un accueil mitigé. En effet, beaucoup voulait y voir un prequel à Alien : Le 8ème Passager avec des Xénomorphes. Or, il n'y eut ni l'un ni l'autre (ou presque). Pourtant, moi qui suis un fan de la saga, j'ai adoré ce film. Pourquoi ? Parce qu'il enrichissait considérablement l'univers d'Alien, en développant une histoire originale et particulièrement intéressante. Pas mal de personnes ont dit que Prometheus posait plus de questions qu'il n'apportait de réponses. À cela, je répondrais qu'il circule sur Internet de très bonnes analyses du film, et que Prometheus annonçait de toute façon une suite.

Cette suite, je l'ai attendue avec impatience pendant 5 ans. Après quelque temps, le projet a été officiellement dévoilé. D'abord intitulé Prometheus 2, le long-métrage a été ensuite nommé Alien Paradise Lost (façon de montrer qu'il y aurait du Xénomorphe) avant de devenir Alien : Covenant.

Alors, verdict ?

Commençons par les bons points. D'un point de vue visuel, c'est très beau (bien qu'en deçà de Prometheus) : le vaisseau spatial est magnifiquement retranscrit, on sent le soin apporter aux détails (l’atterrissage de la navette sur le lac, la scène avec l'ouverture du compartiment de terraformation dans l'espace). Les acteurs sont vraiment bons : Michael Fassbender, qui avait crevé l'écran en 2012, revient 5 ans plus tard en pleine forme pour incarner deux personnages (les androïdes David et Walter), et le traditionnel rôle du personnage principal féminin échoit à Katherine Waterston (vu dans Les Animaux fantastiques il y a peu).

Forcément, un film de ce genre doit proposer du suspens et de l'horreur, et de ce côté-là c'est aussi une réussite (à part sur un point, voir plus loin). Difficile de se détacher du film. Plusieurs scènes sont assez gores, sans que l'on s'attarde dessus (ce qui me convient parfaitement).

Ridley Scott se prend à faire du Blade Runner, avec les conversations entre David et Walter. On voit que l'univers est vraiment travaillé, et je trouve que le film s'emboîte parfaitement avec Prometheus. Le nombre de références bibliques doit être élevé, encore une fois.

Et puis surtout, Alien : Covenant répond à la question principale : d'où vient le Xénomorphe ? C'est assurément là que réside l'élément le plus important du film. Et j'avoue que je n'avais pas pensé à cela, puisque mon idée de départ résidait dans le fait que le Xénomorphe était une création issue des expériences des ingénieurs.

Maintenant, venant-on aux points qui fâchent. Déjà, on peut regretter les comportements de certains personnages...

Ensuite, il y a bien sûr des incohérences. Et quelques-unes sont délibérément voulues. Un exemple :

J'ai trouvé que Katherine Waterston avait du mal à s'imposer, contrairement à Noomi Rapace dans Prometheus. La faute à un Michael Fassbender trop présent. D'ailleurs en ce qui concerne David, je trouve quand même surprenant...

Les Néomorphes sont vraiment moches, et il faudra m'expliquer pourquoi ils sont plus résistants aux balles petits que grands. Par contre, les Xénomorphes sont bien faits, avec la volonté de ne pas les montrer uniquement à 4 pattes, mais aussi debout, comme dans Alien : Le 8ème Passager (c'est aussi un moyen de montrer la filiation avec l'homme).

On n'en apprend pas plus sur les ingénieurs : ils sont aussi présents que la République dans Star Wars : Le Réveil de la Force. Alien : Covenant partage un autre point commun avec ce film, c'est de repomper sur la saga, notamment la trame scénaristique du premier Alien. Enfin, je terminerai par dire que niveau épouvante c'est un peu maigre.

Mon avis peut paraître mitigé, mais pourtant je lui mets 7/10 sans hésiter. Déjà, rien qu'avec le thème je suis obligé de lui mettre la moyenne. Et puis je ne peux pas cacher le fait que, malgré les défauts, j'ai indiscutablement aimé le film. Et que j’attends avec impatience la suite déjà promise.