Aguirre est en voyage aussi étouffant et nihiliste qu'inoubliable aux confins de la folie et du monde, porté par un Klaus Kinski habité, avec son regard halluciné, d'une violence intérieure glaçante (un des regards les plus marquants de l'Histoire du cinéma). Je ne vais pas revenir sur les nombreuses anecdotes du tournage dantesque mais elles illustrent bien pourquoi ce film là n'aurait pas pu trouver meilleur réalisateur ni meilleur interprête. Kinski est ce mégalomane à la recherche de l'El Dorado, Herzog comme un anthropologue maladivement obsédé par son sujet d'étude. Dès les premières secondes, on est prisonnier de cet enfer vert, ces esprits malades, cette musique entêtante, ces troupes espagnoles dont les chimères trouvent dans l'allemand une langue d'expression parfaite et lorsque la fin survient, on demeure sous le choc, dérivant encore de longues minutes sur un radeau au milieu de l'Amazonie

screamie
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le 25 mai 2011

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