Aelita est souvent décrit comme le premier film de SF soviétique. Pas faux, puisqu'une partie de l'intrigue se passe sur la planète Mars ; pas exact car la plupart de l'action se déroule à Moscou et son contexte, celui de la période quasi libérale qui a suivi la fin de la guerre civile, donne au film un ton très particulier même si, in fine, il joue la carte de la propagande. Le film de Protazanov est protéiforme : policier, comique, satirique, réaliste, social, romantique, mélodramatique et donc ... fantastique. On est loin de la mise en scène d'un Eisenstein mais Protazanov a du métier et du talent pour faire ce blockbuster qui connut un grand succès public, mais pas critique, y compris à l'étranger où il reste culte ne serait-ce que pour ses scènes martiennes, naïves certes, mais bien faites.