Fade Astra
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Qu’est ce qui fait un chef d’œuvre ? L’impressionnante et visuelle prouesse de la chute du début ? La photographie sublime de Hoyte Van Hoytema, à qui nous devions déjà la pellicule d’« Interstelar » (2014) ? Les décors de Kevin Thompson ? La musique toujours pertinente de Max Richter ? Certainement, mais plus probablement au scénario à la dichotomie permanente entre l’ambition d’ « Ad Astra » et le cheminement simplissime de son héros, privé de vie par son père qui l’a abandonné pour sa quête vers les étoiles. Brad Pitt est simplement génial dans le rôle de cet homme à l’impassibilité monolithique qui enferme frustrations, questionnements et émotions refoulées, transparaissant uniquement dans le regard de l’acteur. Cette prouesse aussi superlative que minimaliste replaçant Brad Pitt au sommet, à sa juste place, met en perspective les prouesses de second plan, souvent encensées par une critique hexagonale qui se contente de peu. A la fois space opéra, dont il ne renie pas l’ambition à la « 2001 » de Kubrick, mais aussi existentialiste, si bien que le cheminement se transforme peu à peu en quête existentielle et initiatique, proche d’ « Apocalypse Now ». Et c’est aussi et surtout, encore une fois chez James Gray, une mise en abime de la famille avec une manière originale d’exposer la relation père-fils et de la désintégration du couple. Eve (Liv Tyler) laissée comme le fantôme des abandons contraints, semble revivre dans le sourire incertain de son compagnon. Rédemption finale sublime dans sa simplicité muette. Comparé aux chefs d’œuvres du genre de la décennie écoulée (« Interstelar, « Premier contact » », « Blade Runner 2049 », « Ad Astra » se hisse clairement au niveau supérieur, celui de « 2001 » ou de « Blade Runner ». Loin des surenchères pyrotechniques et pétaradantes, cet immense chef d’œuvre à la lenteur et l’intensité oppressante, fascine autant qu’il force l’admiration.
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Créée
le 31 juil. 2020
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