A la première vision « Cela s’appelle l’aurore » surprend les fans de Luis Buñuel par son académisme. Les ruelles de la ville (Bastia ?) une utilisation très contrastée du noir et blanc et une galerie de bourgeois médiocres, égoïstes et inhumains peuvent faire penser à du Duvivier, sans la noirceur assumé, ni l’intensité étouffante. Sauf que le peuple est bon. Ces gens que soigne le médecin sont des pauvres, drapés dans leur dignité et leur honneur, car c’est tout ce que les puissants ont bien voulu leur laisser. Dans une galerie de monstre qui va du grand patron et son laquais, du beau père cynique et de la femme qui aspire avant tout à réintégrer son l’univers de la haute bourgeoisie niçoise. Il faut au moins une deuxième vision pour s’apercevoir qu’Angela au prénom trompeur, ne dépare la galerie, loin de là. Mais le plus ignoble étant sans doute le commissaire. Parfait faux cul, qui dans son bureau placarde le christ de Dali, règlement de compte au passage du cinéaste (qui se ressemble s’assemble). Quelques piques comme le dialogue de Claudel tourné en dérision, la lâcheté du prêtre et le tableau iconoclaste du Christ ne suffiraient pas à casser le côté convenu de ce récit. Mais il y a la vengeance de la victime d’une abomination sociale et l’histoire d’amour à contre courant de toute bienséance sociétale. Dès le premier plan où elle apparaît, Lucia Bosè illumine l’écran. Et de comprendre pourquoi elle tapa dans l’œil de Visconti et ensorcela Michelangelo Antonioni, puis Luis Miguel Dominguín. L’aurore c’est elle.

Ronny1
7
Écrit par

Créée

le 4 mai 2021

Critique lue 351 fois

4 j'aime

1 commentaire

Ronny1

Écrit par

Critique lue 351 fois

4
1

D'autres avis sur Cela s'appelle l'aurore

Cela s'appelle l'aurore
Ronny1
7

Elle s'appelle Lucia

A la première vision « Cela s’appelle l’aurore » surprend les fans de Luis Buñuel par son académisme. Les ruelles de la ville (Bastia ?) une utilisation très contrastée du noir et blanc et une...

le 4 mai 2021

4 j'aime

1

Cela s'appelle l'aurore
walterhego
4

Clara et les sales types

Elle est bien mignonne la petite Lucia Bosé... et c'est bien la seule personne aimable de ce film balbutiant ... où tout fout le camp, à commencer par la morale délétère de ces "corses" à l'accent...

le 3 mars 2013

2 j'aime

Cela s'appelle l'aurore
YasujiroRilke
5

Critique de Cela s'appelle l'aurore par Yasujirô Rilke

Bunuel est un auteur caméléon qui, tout en variant et en adaptant son style à son sujet, sait conserver ses constantes. En se fondant dans le réalisme social à la française, Bunuel garde aussi sa...

le 12 juil. 2022

1 j'aime

2

Du même critique

La Mort en ce jardin
Ronny1
6

Simone Signoret et la jungle

Dans « La mort en ce jardin » les amateurs de Buñuel retrouveront le sexe et la mort, la dictature avec la compromission de l’église, mais qui furent traités avec plus de profondeur dans les...

le 5 mai 2021

4 j'aime

Cela s'appelle l'aurore
Ronny1
7

Elle s'appelle Lucia

A la première vision « Cela s’appelle l’aurore » surprend les fans de Luis Buñuel par son académisme. Les ruelles de la ville (Bastia ?) une utilisation très contrastée du noir et blanc et une...

le 4 mai 2021

4 j'aime

1

Pour la sauver
Ronny1
7

Début chez la Fox

« Just Pal » (Pour la sauver) est le premier film que John Ford réalisa pour la Fox, son contrat de trente cinq films (dont neuf courts métrages) pour la Universal ayant prit fin. Malgré son jeune...

le 18 janv. 2023

3 j'aime