Attention chef-d’œuvre. ce film brasse plusieurs sujets complexes, articulés dans des niveaux de lecture différents. À la base, on a un film de SF traitant d’un jeune garçon robot, dont l’histoire est inspirée à l’évidence de Pinocchio. Il évolue, il recherche son humanité. mais ça veut dire quoi, cette notion d’humanité ? À partir de ce questionnement, le film tout en respectant une trame narrative basique, prend une ampleur tout à fait inattendue.
Je pense, pour en donner une idée, qu’on peut le comparer à 2001. après tout, kubrick était bien à l’origine des deux projets : que ce soit 2001 ou AI, on a une machine, un être humain qui se pose en démiurge et en fait, on parle de notre spécificité en tant qu’espèce sentiente, de notre devenir et de cette capacité que nous semblons développer– puisque nous fabriquons ces machines, tel un dieu – à évoluer hors des lois communes chères à Darwin. Qui sommes-nous, que serons-nous ?
Le film apporte des éléments de réponse, mais il est bien plus qu’une réflexion philosophique prenante. Je veux saluer la mise en scène qui est d’une finesse remarquable, la photo qui se pose là et bien entendu le jeu des acteurs. Vous l’aurez compris, c’est un gros morceau. Pour ma part il me hante depuis que je l’ai vu, revu, et je l’avoue, je suis loin d’avoir toutes les réponses.