143 Rue du désert réussit à brosser le portrait de l’Algérie d’aujourd’hui en se saisissant du relais situé en plein désert comme d’un moyeu autour duquel gravitent différents individus appartenant chacun à un milieu socio-professionnel et détenteur, par conséquent, d’un regard personnel sur la société. Hassen Ferhani compose un documentaire contemplatif un peu longuet et répétitif, mais qui trouve dans sa longueur et ses répétitions les moyens formels de son ambition, à savoir saisir le quotidien d’une femme âgée avec rigueur et sans artifices, femme qui apparaît telle la mémoire d’un lieu et, plus largement, du désert tout entier. Le film repose alors sur une suite de séquences qui sont autant de tranches de vie axées sur le partage d’un repas ou d’une boisson : les récits se suivent et convergent parfois, les langues également.


La caméra du réalisateur tire des choix de cadrage et d’une attention portée à la lumière des plans magnifiques qui prennent le temps de s’installer dans la durée : pensons à cette lampe qui, une fois allumée, change le réfrigérateur contre le mur du fond et la fenêtre de côté en un espace quasi magique, riche en nuances de couleurs et de textures. Et si la démarche contemplative revendiquée dès le début peut sembler forcée, elle permet néanmoins d’installer un rythme lent apte à partager des expériences et à converser simplement, tout en composant un beau portrait de femme à la fois chaleureuse et mystérieuse.

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le 19 mai 2021

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