Se taire et obéir pour éviter cent coups de fouets ou simplement la mort ; voici ce qu’était le quotidien d’un esclave.


12 years a slave relate la véritable histoire de Solomon Northup, homme noir, passé d’une douce liberté à l’atrocité de l’esclavage. Ce film, réalisé par Steve McQueen et ayant reçu plusieurs Oscars, décrit le fonctionnement de l’esclavage aux Etats-Unis, quelques années avant la guerre de Sécession. Ciblé pour un public aguerri, cette histoire nous dévoile les pires cruautés de l’esclavage.


On ne pourrait parler de cette œuvre sans mentionner la qualité des acteurs. Les émotions sont intensément ressenties grâce à leur excellent jeu. Non seulement les expressions faciales, mais aussi leur gestuelle soulèvent chez le spectateur une multitude de sentiments. D’autre part, Solomon, joué par Chiwetel Ejiofor, rencontre des beaucoup de personnes dont chacune a un impact sur le spectateur et apporte une variété équilibrée de caractères.


Un atout de 12 years a slave est sans doute son scénario. Ce film présente un intéressant sujet du point de vue éthique. Il dénonce sans mensonge les horreurs de l’esclavage. Cette histoire sensibilise le public par la dureté de la réalité des événements. En épargnant le spectateur de longs dialogues, le film en dit d’une belle manière moins pour en dire plus. La première scène, reprenant l’image de Solomon Northup, esclave, recevant des instructions strictes et s’acharnant au travail, apporte de l’originalité au scénario pour le reste coutumier. Ceci installe le spectateur dans une intrigue prenante. Par ailleurs, le scénariste John Ridley, a su aborder d’une manière fluide les principaux aspects de l’esclavage.


Le léger bémol du film est très probablement son rythme irrégulier. Bien qu’il existe des rondes en musique, l’accumulation de ce rythme ennuie l’auditeur. Dans cette biographie, la mélodie est écrite avec des séries de croches, où de nombreux événements se déroulent en peu de temps, par une suite interminable de rondes, où la longueur n’apporte aucun élément supplémentaire, mais ne fait qu’alourdir le sujet.


En un dernier mot, cette œuvre met en scène une des plus dramatiques conséquences de l’inégalité imposée par certains hommes. Cette histoire permet de prendre conscience de ces faits qui peuvent faire éprouver un sentiment de culpabilité, comme je l’ai ressenti. Le quotidien inhumain rapporté par Solomon Northup indigne et entraîne le spectateur à réagir sur ce crime de l’esclavage. Je conseille ce film, ne serait-ce que pour la culture générale.


Alaskaaa

Alaskaaa
5
Écrit par

Créée

le 2 juin 2018

Critique lue 149 fois

Alaskaaa

Écrit par

Critique lue 149 fois

D'autres avis sur 12 Years a Slave

12 Years a Slave
Eren
4

Kid...napping !

L'académisme apparent de ce film est une énigme et une évidence à la fois. McQueen accouche d'une mise en scène aussi louable que discutable. Il déploie également un casting palliant le masque de ses...

Par

le 20 févr. 2014

81 j'aime

13

12 Years a Slave
guyness
4

Soupires en pire

A l’angle de la Canebière et de la rue Vincent Scotto (qui donne sur Belsunce), au numéro 37, trône les lettres fluos du cinéma "Variétés". Le patron du cinéma traine une réputation peu reluisante...

le 16 févr. 2014

79 j'aime

59

12 Years a Slave
Hypérion
4

L'argument "Based on a true story" ça ne suffit pas.

Quoique @Before-Sunrise aie d'ors et déjà dit l'essentiel de ce que j'aurais pu gribouiller sur 12 years a slave, je vais me fendre de quelques lignes parce que bon, un oscar de meilleur film pour...

le 3 mars 2014

77 j'aime

20

Du même critique

Une si jolie petite guerre
Alaskaaa
6

Une si jolie petite histoire

Un regard d’enfant sur une guerre d’adultes. Par le biais de ses dessins, Marcelino Truong nous décrit la guerre du Vietnam. Ce dernier voit naître cette guerre au milieu d’une ambiance familiale...

le 2 juin 2018

1 j'aime

12 Years a Slave
Alaskaaa
5

De la liberté à l’esclavage

Se taire et obéir pour éviter cent coups de fouets ou simplement la mort ; voici ce qu’était le quotidien d’un esclave. 12 years a slave relate la véritable histoire de Solomon Northup, homme noir,...

le 2 juin 2018

Blade Runner
Alaskaaa
4

Vouloir être humain : un crime

En 2019, il existera des réplicants « plus humains que l’humain ». Le mythique film Blade Runner, sorti en 1982, a révolutionné la science-fiction. Le réalisateur Ridley Scott présente une vision du...

le 2 juin 2018