S'il y a bien une chose que l'on ne peut décidément pas reprocher au mangaka Shintaro Kagi, c'est de ne pas aller jusqu'au bout de ses idées. Bien au contraire, puisque comme avec Dementia 21, Kage inaugure un univers ayant son propre fonctionnement : le Château Sans Fin. Au travers de deux ouvrages prenant pied dans ce monde, laissez vous guider dans le multivers de Shintaro Kage, où la physique est aux abonnés absents.


Avec la Princesse du Château Sans Fin, Kage pose les bases d'un monde au fonctionnement pour le moins surprenant : la société humaine, tout du moins nipponne, évolue avec un chef à sa tête. Tant que leader il y a, le château ne cesse de s'élever dans les cieux de manière naturelle.


Mais si un évènement majeur vient à se produire en son cœur, comme l'assassinat du chef en place, par exemple... le château se divise en deux réalités distinctes, entre celle où l'assassin a réussi son coup et celle où il échoue. Ces divisions régulières entraînent rapidement un véritable chaos architectural, où Kage s'en donne à cœur joie pour explorer une sorte de multivers délirant. L'idée est poussée à son extrême, à tel point que la mise en page cohabite avec cette notion d'ubiquité et proposera régulièrement de suivre deux histoires sur deux cases différentes.


En maître de l'éro-guro qu'il est, Kage se permet quelques planches plus osées, mais aussi plus violentes, avec démembrement, éviscération et autres joyeusetés sanglantes. Le corps devient un terrain de jeu pour le mangaka, qu'il explorera d'ailleurs plus en profondeur avec Les Douze Sœurs du Château Sans Fin, sorte de spin off se passant dans le même univers. Les deux ouvrages, édités chez Huber Editions, proposent de toute manière un récit somme toute classique, à base de prises de pouvoirs cycliques et d'incessantes luttes intestines afin de garder la situation sous contrôle. Mais le tout est largement compensé par la maestria graphique.


Mais que peut l'humain contre un déchaînement de château ? Que peut-il faire, si ce n'est implorer la pitié de Kage, quand il est représenté sous sa plume ?

Le-Maitre-Archiviste
9

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le 1 juil. 2023

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