Lucky Luke fait partie des personnages de bande dessinée les plus célèbres au même titre que Tintin ou Astérix. Le cowboy solitaire fit sa première apparition en 1946 sous le crayon et la plume de Morris. Ce belge aura passé sa vie à dessiner et à raconter les aventures de son personnage, épaulé à partir du 10ème tome par un géant du 9ème art, Goscinny.
L'Homme qui tua Lucky Luke est un album hommage édité aux éditions Lucky Comics pour fêter les 70 ans du cowboy. Connu pour ses séries Le Voyage d'Esteban et Texas Cowboy, le dessinateur parisien Matthieu Bonhomme, qui selon la légende aurait appris à lire avec les albums de Lucky Luke, reçoit donc l’honneur de narrer et dessiner ce nouvel opus.
Dans la petite ville de Froggy Town, les mineurs apprennent avec effroi que le fruit de leur dur labeur a été dérobé lors de l’attaque d’une diligence. Mais par un formidable coup de chance, ou la providence selon d’autres, le légendaire Lucky Luke passe quelque temps après dans la ville. Les habitants décident de s’en remettre à lui pour retrouver leur or. Celui accepte, mais se rend vite compte que la version officielle d’une attaque commise par un indien cache une tout autre vérité.
Pour cette nouvelle histoire, Matthieu Bonhomme ose rendre Lucky Luke mortel. De par son titre évocateur et de par la première planche où le lecteur découvre, horrifié, un Lucky Luke gisant dans son sang face contre terre dans, Matthieu Bonhomme détruit le mythe pour mieux se l’approprier tout le long de la bande dessinée. Tel un phœnix qui renait de ses cendres, les 60 pages du tome propulsent le héros de Morris dans le XXI siècle. Réussir à s’approprier un personnage si ancré dans l’imaginaire du lecteur sans pour autant le dénaturer, voilà une prouesse qu’il faut souligner. Que ce soit sur Astérix ou Lucky Luke, les dessinateurs ont presque toujours repris les traits originaux afin de ne pas choquer les fans. On pourrait comparer la transformation réussie de Lucky Luke par Mathieu Bonhomme à celle de Spirou par Yoann.
Ce bel hommage apporte un souffle nouveau à la série, qui compte plus de 70 tomes. Le formidable travail de Bonhomme prouve que l’on peut faire du neuf avec du vieux et que les dogmes établis autour de ces personnages de légende de la bande dessinée peuvent être contournés sans pour autant perdre en qualité.
I’m a poor lonesome cowboy…
And a long way from home