Amer béton
8.1
Amer béton

Manga de Taiyō Matsumoto (1993)

Une expérience graphico-philosophique à lire ABSOLUMENT

Dans cette ouvrage, on va suivre Noiro et Blanko, un représentant du mal et l'autre du bien (meme si on verra plus tard que c'est plus compliqué que ca), mais on verra que rapidement que le vrai personnage principal c'est surtout la ville en elle-meme. Ce point est accentué par de nombreux personnages secondaires qui sont tellement importants dans la narration qu'ils en deviennent des personnages principaux. On peut citer les policiers ou les yakuzas (le rat et son acolyte), par contre les ennemis eux restent assez en retrait, il y a aussi le vieux qui s'occupe de Noiro et Blanko qui est symphatique et en révéle plus sur cette ville assez spéciale en son genre. Donc, en gros, l'histoire en elle-meme, c'est l'évolution de la ville et la réaction des personnages vis-à-vis de ca ainsi que la philosophie exprimée par Noiro et Blanko.


Pour commencer l'intrigue comme par des entrepreneurs qui cherchent à construire certains bâtiments dans la ville, via ca les yakuzas comprendront que leur place est maintenant déchue, que les vrais hommes de l'ombre ce ne sont plus les criminels mais les industriels qui eux ne se cachent plus (on a la une critique de la société capitaliste qui décide de la politique à adopter dans certains endroits ainsi qu'une critique de la mondialisation qui change les peuples et leur culture). Noiro et Blanko verront donc leur ville changer et comprendront qu'ils ne pourront plus vivre de vol ou de mendicité comme autrefois car la ville se formalise de plus en plus. Le vieil homme l'expliquera très bien ainsi que Blanko qui est débile mais pourtant extrêmement éveillé.


Ils vivront moult péripétie puis, un jour, Blanko sera blessé mortellement et séparé de Noiro. On comprendra alors que Noiro n'a jamais eu de réel raison de vivre et a toujours été influencé par Blanko qui lui en avais une ce qui poussait Noiro à le protéger. Maintenant que Noiro n'a plus rien, il peut redevenir lui-meme, le mal, ainsi apparaîtra Itachi, un démon voulant guider Noiro vers le mal absolu (ici le mal est montré comme quelque chose de pur contrairement à la justice qui n'est que mensonge et apparence), Itachi se révélera être la forme la plus pur de Noiro. Au final, ce moment montrera que si Noiro tombe dans le mal absolu il ne peut s'en sortir car il ne croira en rien et que sa vie n'aura plus de sens à l'inverse Blanko ne peut vivre sans Noiro car il ne s'est passé s'occuper de lui seul (il a besoin de faire un peu de mal pour survivre dans cette ville). En bref, c'est une métaphore du ying et du yang.


Au final, tous les personnages quitteront la ville (Noiro et Blanko vont à la mer ce en quoi ils ont toujours cru, les policiers également car le commissaire ne reconnait plus sa ville d'antan, les magasins ferments,...) ou mourront (Les ennemis sont tués, le rat se laisse tué car de toute facon il ne reconnait plus sa ville et ce en quoi il croit et son acolyte aussi meme si il a essaye de quitter la ville) car ce n'est plus leur ville, le monde l'a changée à tout jamais ils ne peuvent plus y vivre, mais, la ville, peut-être qu'elle aussi elle est morte en fait? Cette histoire est accompagné du magnifique style, bien qu'un peu étrange, de Matsumoto. Son style apporte un style mystérieux mais vivant et organique à la ville permettant ainsi de la considérer comme un personnage elle-aussi.


En somme, c'est à lire absolument, meme si le style risque de repousser les plus néophytes d'entre vous.

Créée

le 15 mai 2019

Critique lue 468 fois

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Janenba

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