Quand la "naïveté" et "l'exubérance" sont très charmantes..

Ressenti publié dans le cadre de mon classement intégral de la discographie de David Bowie, composée de 26 albums studio.

Numéro 11: Young Americans

Nous sommes en 1975 et David Bowie en a terminé avec le glam. L'artiste anglais enregistrera intégralement son album aux États-Unis, le premier de ses projets dans le cas de figure. Appréciateur de longue date de soul et de funk, Bowie décide de rendre hommage hommage à cette musique là avec ce "Young Americans", qui rencontrera un succès commercial et dont les retours de la presse et du public seront plutôt positifs. Aujourd'hui, cet album est un projet de David Bowie tapit dans l'ombre de tant d'autres albums et presque caché dans cette vaste discographie.

Comme pour l'album précédent (et le suivant), Young Americans s'ouvre avec le titre éponyme. Pas d'intro, contrairement à Diamond Dogs, nous rentrons directement dans le vif du sujet et sommes automatiquement pris par l'énergie du morceau. Le morceau a du groove, Bowie se l'accapare bien et est porté par un choeur enthousiaste, faisant de ce titre une chanson très efficace qui lance superbement le projet. "Win" est le morceau suivant, ce dernier étant bien plus poseur et calme. L'ennui n'est pourtant jamais présent et le titre transporte dans une ambiance aux couleurs néons assez marquée. "Fascination", troisième piste du projet, et la suite logique du titre éponyme avec la même recette et si je ne l'aime pas autant, il réussit malgré tout bien ce qu'il entreprend et rend le moment d'écoute très agréable de par son efficacité. L'album continue de se répondre à lui-même puisque "Right", morceau suivant, est lui dans la continuité de "Win" et cette fois, je le préfère à ce dernier. Quel rythme, j'adore l'ambiance du titre et ce qu'il dégage, j'y ai été tellement sensible que j'ai pensé au début que ce titre était une reprise. Bowie y est superbe et la même chose doit être dite pour le choeur, c'est juste magnifiquement génial lorsque ces derniers chantent le refrain. Avec ce titre et le suivant, l'album est vraiment dans un temps fort. En effet, l'assez long "Somebody Up There Likes Me" est une réussite. Je parlais de la durée et la chanson s'étend longuement, sans que cela soit dérangeant, au contraire je suis de plus en plus imergé dedans au fil des secondes. Un autre exemple de très bonne maîtrise selon moi, qu'elle soit dans la production ou vocale. L'album continuera sur une reprise inattendue des Beatles, "Across The Universe". Évidemment, et cela sera aussi le cas avec sa reprise de "God Only Knows" plus tard, si l'on compare la version de Bowie à l'original alors le chanteur ne sera clairement pas à son avantage. Une fois la chanson de Lennon mise de côté, le moment est agréable et Bowie à le mérite de réinventer le morceau en lui donnant une couleur collant parfaitement à celle de l'album. S'ensuit le très bon "Can You Hear Me?", toujours dans la lignée de ces morceaux plus lents déjà écoutés. S'il ne dégage donc pas autant de fraîcheur que les précédents, il en reste fortement appréciable de par sa qualité d'immersion. L'album se termine avec "Fame", chanson co-écrite avec John Lennon, rien que ça. Ce morceau de funk dénote un peu de l'œuvre globale du beatle mais n'est pas dénué d'intérêt. Au contraire, il est même l'un des titres, avec la chanson éponyme, les plus cités de l'album. Je dois pourtant reconnaître que bien que j'arrive à l'apprécier de plus en plus au fil du temps, ce n'est pas une chanson qui me parle ou du moins ce n'est clairement pas celle qui fait me sensibilise le plus parmi les autres chansons constituant ce très bon album.

En effet, Young Americans est un très bon album. Calibré et concis, il nous met dans une bulle dans laquelle nous voulons rester jusqu'à la fin. La production de l'album est très efficace et les compositions sont très justes. Si l'album n'a pas fait date dans l'histoire de la musique et qu'il n'est pas rentré dans la postérité, il est un album apprécié mais qui aura comme principal détracteur David Bowie lui-même. "Comment ai-je pu faire un album aussi naïf, être aussi exubérant au sujet de la Soul américaine ? Cet album reste un mystère". Voici ses mots. Je trouve ses propos assez sévères mais connaissance bien trop partielle de cette musique me permet pas d'avoir un avis tranché. Le fait est que pour moi, Young Americans est un très bon album que je prends beaucoup plaisir à écouter, bien qu'il y ai pas mal d'albums de sa discographie que j'écoute plus régulièrement mais cela est plus dû au genre musical de l'album- que j'aime mais dont je ne suis pas encore très proche, qu'à la qualité réelle de ce dernier, petite perle dans son oeuvre globale.