TWAREG 2.1
6.5
TWAREG 2.1

Album de TripleGo (2021)

Belle prod'. Allez, il manque plus qu'un rappeur et on est bon.

TripleGo, c'est deux potos, Sanguee au micro et Momo Spazz à la
prod', ils font leur sauce depuis maintenant plus de huit ans, et
c'est pour moi ce que le caviar est à la gastronomie.

Quand j'entends cette phrase au détour d'un Top 10 des projets Rap FR de 2021, je ne connais TripleGo ni d'Ève ni d'Adam. En tant qu'éternel curieux avide de découvrir de bons projets de Rap FR, je m'empresse de lancer Spotify et de mettre le fameux TWAREG 2.1 dans mes favoris, dans le but de l'écouter lors de ma prochaine virée en RER D. L'écoute a eu lieu quelques heures avant le moment où j'écris ces lignes, et l'ascenseur émotionnel a été tel que je me devais d'écrire une critique sur cet album.

En effet, tout partait bien au commencement de cette écoute. Les premières notes sont hypnotiques, organiques, pour reprendre les mots employés dans la vidéo citée plus haut, et je suis littéralement transporté. Sanguee commence à poser, il est au soleil, il écoute du son sur la playa en mangeant les épinards de Popeye... Je comprends pas bien où il veut en venir mais bon, on s'en branle, la prod' est folle, continuons ! Alors je continue, je continue, mais arrivé sur le troisième morceau de l'album, Gucci Cartier, les lyrics finissent par me rattraper pour de bon : « Carolina, j'suis défoncé, j'veux m'évader, tu nous connais »... C'est trop pour moi, je craque.

Je suis pas du genre à assassiner gratuitement une œuvre, mais là, franchement, l'écriture est juste infâme, exaspérante, affligeante. Les mecs ont littéralement réuni toutes les devises infernales et clichés pourris qu'on peut entendre dans le Rap FR lambda pour les balancer dans l'album et gâcher complètement tous les efforts fournis sur la prod'. J'ai pas de problèmes avec le champ lexical du sexe, de l'alcool et de la drogue, au contraire. SCH et Ziak ne feraient pas partie de mes rappeurs préférés si c'était le cas. Mais j'aime quand c'est bien fait, bien dit, bien amené, avec des messages et des symboliques en plus. Là, on a juste un type avec un vocabulaire d'une pauvreté effroyable, qui répète line après line qu'il a beaucoup de moula et de bitches, tout en essayant de baragouiner en espagnol (sans succès, et l'anglais n'est visiblement pas son fort non plus) parce que c'est la grande mode, et je ne parle pas de toutes ses interjections débiles qui ne font qu'empirer l'écriture : des « brrr » partout, des « wesh » en fin de morceau, des « oh ouais » pour voler la vedette à Damso, peut-être ? Vraiment, je le répète, l'écriture est infâme. Et si vous doutez de la véracité de mes propos, voici un extrait :

Dans ta grosse brrr
J'arrive en brrr
J'repars en brrr
Avec mes brrr
La noche j'suis dans sa hmm
Elle dit qu'j'suis bon qu'à ça
Paie fissa
On vit ça
Mélissa
Jessica
La noche
Elle veut ça
On s'y voit
Bonita

Non, ce n'est pas une blague. C'est un extrait du morceau Chica boom, vous pouvez aller vérifier par vous-même.

Voilà, vous avez la couleur. TripleGo n'a absolument aucune identité lyrique : c'est complètement fade, sans aucune originalité, et c'est surtout particulièrement pauvre et médiocre. Et c'est vraiment très dommage, car à côté de ça, on a une prod' assez incroyable (malgré, par moments, quelques sonorités reggaeton dont je me serais bien passé), très planante, et qui, pour le coup, est bourrée d'identité et reconnaissable d'entre toutes. J'imagine malgré moi d'autres rappeurs poser sur ces instru', comme celle de Gg par exemple, et tous les classiques qui auraient pu voir le jour, mais il faut que j'arrête, ça ne fait que rendre la déception que m'a infligée TWAREG 2.1 encore plus grande.

Raymus
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le 17 août 2022

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