To Be Still
7.1
To Be Still

Album de Alela Diane (2009)

Succès surprise chez nous avec pas moins de 50.000 ventes, The Pirate s’ gospel a propulsé son auteur, Alela Diane, sur le devant de la scène. Juste retour des choses de la part d’une artiste du Nevada pour le moins authentique. Bref, pour une fois qu’on peut se réjouir, on va pas se priver ! Autant dire que ce deuxième album fait déjà figure d’événement dans le petit monde de l’Indé et même au-delà et la parenthèse Headless heroes n’a fait qu’aiguiser cette attente. On pouvait craindre le pire avec un album enregistré par en kit, Diane profitant de courtes pauses dans sa tournée pour composer et enregistrer de la musique. Or, c’est tout le contraire qui arrive. La grâce de la jeune Américaine est intacte dans un album pourtant différent dans sa continuité. Différent car To be still fait figure d’œuvre étoffée par rapport à son dépouillé prédécesseur. Du lapsteel, de la mandoline, du violon omniprésent donnant parfois une touche presque irlandaise à la musique, pour certains


c’est peu mais pour l’écriture pure d’Alela Diane, c’est déjà beaucoup. Pourtant, tous ses instruments se fondent dans un mélange aéré et aérien, parfait écrin pour la voix de la jeune femme. On ne mettra aucun titre en particulier en avant, car To be steel s’écoute d’une traite, en entier, en retenant son souffle, dans un silence de vie. Le talent d’Alela Diane est ici préservé et le secret de cette persistance tient peut-être dans le fait que la chanteuse n’est entourée que d’amis qu’elle connaît depuis longtemps : il y a notamment Rondi Soule qui lui donnait des leçons de violon quand elle avait 5 ans ou Pete Grant, un ami de son père, et qui a appris à jerry Garcia de jouer du pedal steel. Et si le secret de Alela Diane résidait dans le fait qu’elle fait de la musique en pleine confiance, dans un cocon douillet de vieilles connaissances ? Le résultat est là et en deux albums, Alela Diane devient une icône quasi religieuse de la musique, à l’instar de Joan Baez, 40 ans plus tôt. Avec elle, le pourtant profane folk devient une musique sacrée.

denizor
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le 8 sept. 2015

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denizor

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