En 2009 peut-être plus encore qu'en 1969, on a besoin de croire que la pureté a survécu, qu'il y a encore des jeunes filles tendres (mais pas naïves, ça non !) qui savent rêver, au bord de rivières pas encore totalement polluées, à un autre monde, en se fixant des plumes d'oiseaux dans les cheveux. Des jeunes filles qui jouent une musique immémoriale avec leur père et tous leurs amis (... et même leur amant, il ne faut pas être réactionnaire, non plus !). Alors, au milieu de la méchante crise qui décime les espoirs de l'humanité, on célèbre en Alela Diane une sorte de preuve, fragile mais indiscutable, que le bonheur survit, qu'il y a bien encore un avenir, entre préservation de ces moments intimes et chaleureux qui nous ramènent à notre essence humaine, et lucidité tranquille. Le monde est sombre, mais Alela est bien une sorte de lumière, qui nous réconcilie un instant avec la vie. "To Be Still", pour ne pas être aussi radical que "The Pirate's Gospel", est peut-être bien aussi essentiel. [Critique écrite en 2009]