The Alpha Jerk
5.8
The Alpha Jerk

Album de Key! (2021)

KEY! aka Fat Man Key est un rappeur indépendant d'Atlanta, faisant ses débuts avec le groupe Two-9 avec Curtis Williams en 2009, alors qu'il travaillait dans un magasin de skate depuis son abandon du lycée. Il a gagné en popularité en 2014 pour son passage sur "Look at Wrist" de Father.
C'est un rappeur assez productif, selon Discogs.com, Key! a quand même à son actif, 4 albums, 9 EP et 3 mixtapes. L'album le plus remarquable étant "777" (2018) produit par Kenny Beats, un de mes albums Trap préférés, un sommet du genre.
Selon un autre membre de Two-9, Reese Laflair, beaucoup dans le milieu parlent de Key comme d'une figure méconnue qui a contribué à façonner le son moderne du hip-hop. Je suis tout à fait d'accord avec ça.
"C'est une jeune légende underground qui a influencé beaucoup de rappeurs d'aujourd'hui", explique Reese. Avant d'ajouter "Si vous faites attention, vous pouvez entendre et voir l'influence de Key [sur ce qui est populaire dans le rap]. Les frontières entre underground et mainstream sont très floues, vous savez. Beaucoup regardent Key comme en avance sur la courbe''


Le 1er janvier de cette année, il a présenté "The Alpha Jerk" en collaboration avec Tony Seltzer, un producteur en plein essor basé à New York. Ce dernier ayant déjà bossé avec Smokepurpp , Freddie Gibbs ou encore Princess Nokia. Ses influences selon son profil dans The Fader incluent J Dilla et Company flow. Son son peut être décrit comme suit :
"… Une approche sonore fraîche et sombre comme une conduite de nuit sur une autoroute, avec des accents lumineux et décalés, un peu comme lorsque les lumières de la ville se reflètent sur votre pare-brise."


Mais du coup, que vaut "The Alpha Jerk"?
Et bien c'est du lourd, une compilation chaleureuse de ce que représente Key! avec un Tony Seltzer qui se révèle être un producteur diversifié qui peut créer des rythmes accessibles et vraiment intéressants, mais dans le même souffle, fournir des boucles abstraites qui défient Key !
L'approche vocale de ce dernier est un facteur déterminant dans la façon dont il se démarque au sein de la foule saturée du hip-hop. Après avoir interagi avec tous ses maniérismes vocaux, on comprend pourquoi certains disent qu'il a donné naissance à une tonne de rappeurs et comment les gens copient ses capacités. Key glisse sur les pistes avec ce feu cool avec une réelle spontanéité mélodique. Ses paroles sont remplies de toutes sortes de punchlines intelligentes qui ne sont pas compliquées, c'est simplement agréable.
Seulement 4 invités apparaissent, dont Lil Yachty qui fait le taff sur "No Sirski". Il y a aussi Sonny Digital sur "Fashion Week" qui, dans un joli couplet balance quelques mesures en ce qui concerne la mode, parlant de piétiner un mec dans de nouvelles Bottegas. :-)
2 inconnus, pour moi, 448rasta et Quadie Diesel terminent la liste des feats. Le 1er est a oublié sur "Heart" tandis que le 2ème m'a fait plutôt une bonne impression sur "Ima Star", la prod aidant particulièrment.
Pour le reste, les titres "solo", beaucoup de tueries, que ce soit en termes de purs Bangers ou de moment plus posés.
Dans la première catégorie, on peut citer le single "My Puppy", imparable, mais aussi et surtout "Xylophone", un des temps forts de cet album, qui présente une instru flamboyante utilisant une boucle de xylophone groovy. Et ne passons pas à côté de "Clinical", le court "Wylin'", le sombre "Destruction" et le très représentatif du son Key! "Narcissistic".
Côté moins enflammé, on a droit à de réels moments suspendus. Le morceau le plus expérimental "Rida Rida", présente un étrange échantillon de bruit de souffle ou d'eau qui coule, difficile à dire mais couplé avec le rythme lent et le synthé, tout cela donne ce mouvement de dérive, une sorte de trip coincé dans une boucle intemporelle.
L'ouverture "Like That" est une superbe alchimie prod/Flow mélodique, "Voodoo" porte bien son nom et le trop court "Scott Disick" à de jolies clés scintillantes.


En résumé, "The Alpha Jerk" un des meilleurs projets pour Key!, et une des meilleurs collaborations de cette année, rien de moins.
La durée de lecture n'est que de 40 minutes avec 17 titres dont la plupart ne dépasse que rarement les 2 min 30. Ce qui en fait une écoute très agréable, un "Replay Value" évident et surtout, un album idéal pour la saison estival.
Mettez du respect sur KEY! Il est temps.


7/10

BRKR-Sound
7
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le 16 mai 2021

Critique lue 60 fois

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