Signal to Noise
7.3
Signal to Noise

Album de Robert Henke (2004)

Le salon où l'on ose : (((vibrations))) : les musiques physiques (8)

Voici les différents comptes-rendus des membres du "Salon où l'on ose" sur cet album sélectionné par Fortynine Days pour illustrer le thème "(((vibrations))) : les musiques physiques"
https://www.senscritique.com/liste/LE_SALON_OU_L_ON_OSE_Liste_participative_n_1_vibrations_les/1804858


Je ne connaissais Monolake que de nom. Cet album de Robert Henke est donc une découverte pour moi - bonne de surcroit. Le disque, à plus d'un titre, utilise la musique électronique pour paradoxalement rendre hommage à la nature : le dernier titre est explicite (Studies for storm) mais c'est bel et bien tout le disque qui tend vers cette idée. Ainsi, le premier Signal to noise I proposent deux vibrations, une, bâtie sur un temps long, ressemble au souffle léger d'un vent chaud (on est dans l'ambient) ; le second, bâti sur une temporalité ultra rapide pourrait évoquer le bourdonnement d'une colonie d'insecte (on est ici dans la drone music). Ainsi, cette longue plage pourrait ressembler à un long voyage au coeur du vivant. Henke, dans l'intégralité du disque, arrive à créer un véritable espace sonore, brillant par sa netteté : l'humain (autant dire l'auditeur) se retrouve à un univers sonore qui l'entoure, sans forcément l'écraser, mais qui le remet à sa place d'être tout petit face à la grandeur de la nature et à la force de ses phénomènes physiques : le vent, l'orage, la foudre et même le bourdonnement d'insectes. En soi, nous sommes aussi en présence d'une musique physique (ou plutôt sublimant des phénomènes physiques).
(denizor)


Encore une niche que je ne connais pas du tout et donc une découverte marquante. Ecoute au casque pour cet album épidermique. Signal to Noise I et II vous grattent l'arrière du crâne de façon plutôt agréable. C'est très sensoriel et très enveloppant. Si ça provoque de vrais réactions physiques chez moi, je suis resté plus extérieur à la dimension musicale et spirituelle de ces deux morceaux. Probablement par manque de culture. En revanche, Studies for Thunder atteint un degré immersif rare et qui m'a totalement convaincu. Comme l'impression d'être aveugle et d'assister dans le noir à un spectacle invisible que l'on perçoit pourtant parfaitement. Celui de la Nature qui craque et ruisselle tout en douceur et en douleur.
(RunningJack)


Des nappes de sons créant une ambiance étouffante, avec un vent artificiel balayant la poussière, le tout débouchant après une demi-heure d'écoute sur une tempête virtuelle, électro et électrique à souhait ...
(PiotrAakoun)


La foudre, c'est un truc qui se crée dans le ciel et frappe la terre. Entre les deux, elle donne à l'air, dans un flash lumineux, une vibration visible et palpable. C'est ce qu'a voulu, je pense, retranscrire Robert Henke dans cet album. Remplir l'air de vibrations. Si le premier morceau en deux parties nous plonge dans les ténèbres des entrailles de la planète et ses abysses insondables, le second nous fait remonter à la surface. Mais si la claustrophobie n'y est plus, l'air n'en est pas moins suffoquant. Un album sulfurique.
(Fortynine Days)


Une accumulation de longues plages ambiantes méditatives agrémentées de quelques minuscules animalcules sonores. Pas dénué d'intérêt mais plat et sans relief.
(EnterTheLove)


Un bel album aux textures sonores très organiques. Ode à la nature, le son de l'air et de la foudre est dissous, étiré, décomposé et arrangé pour tenir la distance et transformer des sons connus en des sortes d'ondes électroniques dont on sentirait les vibrations, dont on pourrait visualiser les modulations de formes (notamment dans le dernier morceau).
Bon après si j'aime beaucoup le premier, le troisième me transporte moins bien qu'il conserve un certain intérêt formel.
Un bon album mais sans plus pour moi.
(Æterna)

PiotrAakoun

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7
5

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