Relayer
7.5
Relayer

Album de Yes (1974)

Nous sommes en 1974, Yes sort son 7eme album et le rock progressif va bientôt commencer à décliner.
Avec Yes j'ai toujours eu deux soucis majeurs :
D'abord c'est un des groupes qui me posent le plus de problèmes quand il s'agit de décrire leur musique (et c’est encore plus vrai avec Relayer).
Ensuite c'est un groupe dont la discographie est la moins linéaire, entre l'excellent, le moyen et le mauvais et les variations d'un album à l'autre peuvent être importantes (par exemple je n’aime pas du tout « Tales from topographic oceans » et « 90125 »).
De plus c’est parmi les grands groupes de rock prog’ du « Big 4 » (avec Genesis, King Crimson et Van der Graaf Generator) celui que j’écoute et que j’aime le moins .
Sur Relayer trois membres sur cinq de la formation dite « classique » sont encore là : Rick Wakeman étant parti juste avant l’enregistrement remplacé par Patrick Moraz ; également Bill Bruford qui a filé chez les concurrents de King Crimson (remplacé par Alan White). Mais restent Anderson, Squire et Howe.
Disons le tout de suite Relayer est moins bon que Close to the edge le chef d’oeuvre de Yes, la référence absolue du groupe.
Sur cet album Yes garde le format qu’il lui a réussi dans le passé : un morceau de 20 minutes et deux, plus courts de 10 minutes.
La voix de Jon Anderson est toujours exceptionnelle, unique, reconnaissable entre 1000, on ne le soulignera jamais assez, une voix qui semble taillée pour le rock progressif, mais assez discrète ici. Un des meilleurs chanteurs de l’histoire du rock et pas seulement progressif.
Comme à chaque fois avec Yes c’est la basse et le clavier qui se taillent la part belle et Chris Squire notamment s’en donne à coeur joie.
L’album débute par la longue pièce « The gates of delirium » avec un clin d’oeil à Close to the edge sur un court passage.
Ce titre a en plus de l’aspect prog’ un côté expérimental , du grand Yes, cela reste un grand titre, toujours les grandes envolées instrumentales, toujours ce côté grandiloquent, toujours cette démesure.
Toutefois sur la durée ça s’essouffle un peu ; mais pas facile de rester accrocheur sur 21 minutes.
Un grand morceau malgré tout c’est indéniable et qui reste un des classiques du groupe.
Sur « Sound chaser » la basse domine avec une voix qui rappelle les plus belles heures du groupe, passages jazz rock, un bon titre, une superbe intro basse/piano/batterie mais malheureusement ça tend un peu à la démonstration technique quand la guitare vient s’en mêler au milieu du titre...jusqu’au final plutôt réussi.
Avec « To be over » c’est plus cool , planant, un très beau passage de Steve Howe à la guitare mais ça reste un peu mou (là encore vers le tout début un court passage repris sur Close to the edge...assez étonnant). Pas vraiment un morceau qui m’emballe, là on baisse clairement d’un ton sans être mauvais mais ça lorgne un peu vers le softrock FM.
Je trouve Relayer plus instrumental que d’habitude mais peut-être n’est ce qu’une impression.
Un peu plus jazz-rock aussi et expérimental (en tout cas sur quelques passages), avec je trouve, le côté magistral qui s’est légèrement dissipé.
C’est globalement plaisant, agréable, un bon album mais en dessous du meilleur Yes (Close to the edge et Fragile), il manque un petit quelque chose (un grain de folie ou de meilleurs compositions), encore un disque de qualité certes mais j’accroche un peu moins aux compositions ce qui n’enlève en rien à leur valeur. Juste un ressenti personnel.
Du bon prog’ avec de bons musiciens mais exit la magie et la beauté féerique de Close to the Edge, Yes se contentant de (bien) faire se qu’il sait faire mais sans donner l’impression de se surpasser.
1974 on touche la fin de l’âge d’or glorieux du progressif (en général on considère souvent « The lamb lies down on Broadway » de Genesis sorti en 1975 comme le dernier grand album du genre), et pour Yes aussi c’est sans doute le dernier grand disque (il en ressortira peut-être de bons dans les années 90 ou 2000 mais j’ai décroché avant vu la « qualité » insipide des albums sortis dans les 80).
Bon finalement une « petite » critique pas très inspirée car pas grande chose à détailler, en tout cas moins que ce que j’espérais au départ quand je me suis lancé.
Ah oui comme souvent avec Yes la pochette de Roger Dean est est très belle, encore une réussite

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le 14 mars 2020

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nico94

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