Cette année 2020 est décidément remplie de surprises, bonnes ou mauvaises. Que Bring Me the Horizon commence son EP (de 9 chansons quand même) par un morceau comme "Dear Diary" est presque anachronique tant BMTH avait édulcoré sa musique dans ses 2 dernières sorties, That's the Spirit en 2015 et Amo en 2019. Réminiscent de Suicide Season (2008) et Sempiternal (2013), cette chanson ne manquera pas de ravir les fans de la première heure qui ne s'attendaient certainement pas à ça en sortant d'Amo, l'effort dont on aurait pu se passer en 2019. On laisse passer le riff de Deftones (Swerce City sur Koi no Yokan en 2012) utilisé dans la dernière partie du morceau tant ce dernier est basique et tant il est efficace.


Je parle de surprise mais pas tant que ça. Les morceaux de cet album sont connus depuis longtemps et pouvaient laisser prévoir un opener de cette trempe. Parasite Eve, sorti en juin de cette année tapait bien plus fort que n'importe quelle sortie du groupe des 5 dernières années et n'a pas vieilli depuis, malgré son contenu lyrique plus qu'évident (Coronavirus, connard de virus en gros). Le très bon Ludens, écrit pour le jeu d'Hideo Kojima, Death Stranding, est connu depuis 2019 et l'excellentissime Obey avec YUNGBLUD est sorti il y a quelques mois déjà, tout comme Parasite Eve.


Au final les nouveautés sont ici Dear Diary que j'ai déjà évoqué, les très linkinparkien Teardrops et 1x1, l'interlude Itch for the Cure (très linkinparkienne pour d'autres raisons), le featuring avec Amy Lee dont le titre est beaucoup trop long (comme la chanson d'ailleurs, seul moment faible de l'album), et surtout le featuring inattendu avec les idols japonaises de BABYMETAL et assurément le meilleur des ces 6 nouveaux morceaux, voir même de tout l'EP : Kingslayer.


D'une énergie folle, empruntée au Prodigy époque Invaders Must Die puissance 1000, ce dernier navigue parfaitement entre le chant clair des BABYMETAL et celui beaucoup moins clair d'Oli Sykes, alternant moments résolument metalcore et d'autres plus électro. Le parfait résumé de l'univers de BMTH en 2020, aussi le morceau le plus immédiat de leur discographie et d'ores et déjà un classique du groupe.


Le revival Linkin Park version metalcore entamé en 2013 avec Sempiternal et l'arrivée dans le groupe de Jordan Fish se porte mieux que jamais. Ce revival est maintenant complètement assumé : Itch for the Cure = Cure for the Itch, culte interlude d'Hybrid Theory, et surtout cet utilisation des samples électro dans Teardrops et 1x1, à la Papercut / Points of Authority. L'intelligence de BMTH est de s'écarter des influences hip-hop que LP maîtrisaient si bien. Ils ne savent pas le faire et n'ont pas besoin de le faire pour faire une musique ambitieuse et qui aura le succès qu'elle mérite, le succès qu'ils méritent depuis plus de 15 ans maintenant.


Avec ce Post Human: Survival Horror, Bring Me The Horizon se cimente enfin dans le cercle des groupes de rock importants du 21ème siècle, et personne ne pourra le contester.

WeirdFish
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le 7 nov. 2020

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