Platinum
7.6
Platinum

Album de Mike Oldfield (1979)

Début de l'année 1980, je suis seul dans l'immense maison de mes parents, ils sont absents, en voyage, j'ai 18 ans et souffre de solitude, j'allume la radio, pour combler le vide environnant et là, tout-à-coup, j'entends les notes magiques du morceau "Platinum", que le présentateur aura l'amabilité de nous faire découvrir dans son intégralité. Que dire, à part que je fus subjugué, l'air environnant s'emplissait de ces notes, de ces sons chaleureux pour m'envelopper comme une couverture. C'était magique, une chaleur, mais aussi comme une présence qui filtrait à travers ce petit poste.


Début de l'année 2020, je suis seul devant mon ordinateur, j'écoute pour la énième fois ce disque et cherche à comprendre pourquoi ces sons, bien qu'ils datent d'il y a maintenant 40 ans, fonctionnent encore comme si c'était la première fois.


D'abord, il y a cette guitare au son si caractéristique, on la reconnaît entre mille. Mais il y a plus, bien sûr, la complexité de certains sons combinée à une simplicité d'autres, une immédiateté. Simple en apparence tout en étant finalement complexe. C'est ce qui en fait tout le charme et qui explique que l'on ne s'en lasse pas.


Dès l'entame du morceau "Platinum", on est captivé par ces sons qui collent au tympan, ils ont une structure telle qu'on ne peut que se mettre à dodeliner de la tête, enivrés par leur suavité. La guitare, le clavier, la batterie et la basse, agrémentés de toute une batterie de percussions nous entraîne dans un monde fantastique, onirique. Et cela durera toute la face A du disque, chaque morceau étalant ses caractéristiques propres, le morceau Charleston étant par exemple particulièrement dansant, tandis que le morceau précédant mettait la guitare à l'honneur. On aura droit à une réinterprétation du morceau "North Star" de Philipp Glass avant de finir en beauté sur un morceau sublimé par la guitare et un choeur tel qu'il en a le secret.


Ce qui frappe avant tout à l'écoute de cette première face c'est l'unité de l'ensemble. La face B est construite complètement différemment, elle est composée de morceaux ayant chacun leur vie propre. Le morceau "Woodhenge" composé de fines percussions exécutées par Pierre Moerlen du groupe Gong accompagnées par la guitare en dentelle, atmosphérique de Mike Oldfield ... cette guitare proche des recherches sonores de Robert Fripp, mais qui s'en différencie.
"Into Wonderland" aux sonorités de pop synthétique si caractéristique des années 80 et la voix sublime de Wendy Roberts. Il travaillera régulièrement par la suite avec des chanteuses au timbre doux et rêveur.
"Punkadiddle" est une parodie du punk rock où l'on distingue parfaitement le cri "Oï", la face se terminant sur une ballade toute en douceur qui annonce la suite de sa carrière.


Cet album, d'une richesse particulière sert de révélateur à toutes les directions hétéroclites qu'il prendra dans ses albums futurs.

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le 7 mars 2020

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PiotrAakoun

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