Même si Helloween a plus de 3 décennies d'existence, c’est cette année en 2015 que le groupe décide de fêter ses 30 ans. Car c’est après avoir sorti un excellent mini-LP que la formation nous balança son premier véritable album studio en 1985: Walls of Jericho, qui est certainement un classique du speed metal allemand. Et c’est donc avec ce My God-Given Right que nos joyeuses citrouilles soulignent leurs 6 lustres.

Mais avant de nous étendre sur ce disque, laissez-moi vous faire un très rapide résumé de leur longue épopée musicale:

Formé dans la première moitié des années 80 par Markus Grosskopf à la basse et par Kai Hansen à la guitare, le groupe entame sa carrière avec ce dernier au chant. Cependant en 1989, le rouquin souriant (Kai) quitte finalement le gang pour aller former Gamma Ray après avoir laissé sa place à Michael Kiske comme vocaliste deux ans plus tôt.

C'est avec Kiske au chant qu'Helloween nous pond alors deux albums épiques (Keeper of the Seven Keys I and II) suivis de deux galettes plutôt moyennes par la suite dont Chameleon dans un style radicalement différent. Suite aux échecs commerciaux des dernières parutions, Michael Kiske depuis cinq ans à bord de la citrouille roulante finit par se faire virer par Michael Weikath (guitariste). C'est alors à cette époque que plusieurs amateurs du groupe auront bien du mal à se remettre du départ du chanteur à la voix unique et la plupart des fanatiques abandonneront finalement le groupe.

C'est ensuite avec Master of the Rings, sortit seulement un an après leur cinquième album controversé qu'Helloween reprend un peu du poil de la bête malgré l'éjection de son batteur originel Ingo Schwichtenberg en 1993. Le malheureux qui souffrait de schizophrénie finit par se suicider deux ans plus tard…

Pendant la deuxième moitié des années 90, la formation refusant de se laisser abattre par tout ces malheureux événements, continue son voyage retrouvant le genre musical qui fit tant son succès à ses débuts. Et ce style lui va comme un gant car depuis ce temps, les albums d'Helloween sont soit très bons, soit excellents. Surtout la troisième partie de la trilogie des Keeper sortie il y a exactement 10 ans. Ainsi aujourd'hui, on se rend compte que malgré les épreuves, les changements de musiciens et après tout ces années, La Citrouille de l'Enfer s'en sort mieux que son amicale rivale anglaise, La Vierge de Fer (opinion bien personnelle).

Petite parenthèse que je ne peux m'empêcher de partager avec vous: pour ces 30 ans, le groupe aurait justement invité Michael Kiske à venir pousser la chansonnette ici et là sur l'album mais à mon grand regret, le projet ne sait jamais concrétisé. Information que les fans des premières heures auraient peut-être préféré ne pas savoir, car maintenant, qui est capable ne pas s'imaginer ce que le résultat final de cette collaboration aurait pu nous donner? (maintenant que vous le savez, tant pis pour vous!). Bref, il semblerait que malgré tous ses efforts, Andy Deris, actuel chanteur d'Helloween et qui est excellent aussi, ne réussira jamais à nous faire oublier complètement le marquant deuxième chanteur du groupe qui a quitter il y a déjà 22 ans!

Mais bon, cessons de vivre dans le passé et attardons-nous enfin sur ce nouvel album:

Beaucoup de bands se cassent le coco pour nous trouver une façon originale de célébrer un 20, 25 ou 30 ans d'existence. Par préférence, Helloween choisit de regarder devant et comme les meilleurs savent le faire, nous dévoile avec cette rondelle une grosse heure de heavy mélodique en treize tounes. Et fait rassurant, aucun changement de personnel n'a eu lieu depuis les dix dernières années.

On commence avec Heroes que je qualifierais de "modeste". Bonne compo typique d'Helloween mais certainement pas la plus puissante ou la meilleure du disque. Elle ne m'as pas autant plu que les premiers extraits publier sur le net. Comme ce Lost in America qui est entrainante et raconte comment un vol d'avion dans le ciel des États-Unis peut se dérouler avec les citrouilles fêtardes à bord. Dès les premières notes de My God-Given Right (la chanson), on reconnait ce Helloween si efficace et on comprend qu'on va se faire servir la bonne vieille recette qu'on aime tant: le morceau speedé, mélodique et accrocheur. Battle's Won quant à elle, avec sa mélodie du début et son riff accrocheur, nous combine le meilleur des deux mondes aussi.

J'aurais beau vouloir faire mon capricieux en disant que je ne retrouve rien de différent sur cette sortie que sur celles des 20 dernières années, mais on ne se procure pas un album d'Helloween en pensant entendre autre chose que du bon power metal germanique. Si vous voulez écouter de "l’expérimental", achetez Chameleon et vous m'en direz des nouvelles.

Et pourtant, You, Still of War qui est une composition de 7 minutes et Swing of the Fallen World bien plus sombres, me rappelle l'ambiance d'un album comme The Dark Ride que j'ai vraiment aimé. On s'éclate aussi avec If God Loves Rock 'N' Roll, humoristique avec son accord presque folklorique. Un des points forts de l'album est justement la créativité au niveau des riffs et des refrains. Donc en somme, on y trouve quand même de la variété avec du rapide, du joyeux, du sombre, de la ballade (Like Everybody Else) et sur la majorité des chansons, du changement de rythme. C'est tout ceci qui fait que j'ai préféré beaucoup plus cette rondelle à la précédente de 2013, Straight Out of Hell.

Pour le reste des compos, je vous laisse les découvrir. Ça vous sera beaucoup plus plaisant que de lire une chronique longue comme le bras. Mais soyez certains que vous vous procurez encore une fois, un album de qualité de la part des teutons. Notez que l'édition japonaise contient trois pièces du plus: I Wish I Were There, Wicked Game et Free World qui se trouve à être la plus intéressante des trois, selon moi. Pour l'édition deluxe limitée: Nightmare et Lifetime sont en bonus.

Mais avant de conclure ceci, juste pour ceux qui regrettent encore l'époque de Michael Kiske. Et bien sachez qu'il est de retour dans le merveilleux monde du metal depuis quelques années. Si vous voulez à nouveau entendre cette voix mémorable, il chante pour Unisonic. Et avec qui à la guitare? Nul autre que son vieux pote Kai Hansen pour qui se contenter de jouer du rayon gamma n'est apparemment plus assez.

Ouaip! Il semblerait bien que dans la petite histoire du speed metal mélodique germanique, tout fasse partie d’un cycle qui tourne, et tourne… et c'est très bien comme ça!

VolcanicWinter
8
Écrit par

Créée

le 24 oct. 2022

Critique lue 263 fois

1 j'aime

Volcanic Winter

Écrit par

Critique lue 263 fois

1

D'autres avis sur My God‐Given Right

My God‐Given Right
Gandalf13
8

Comme quoi faut jamais désespérer.

Helloween, c'est le groupe dont je n'attends plus rien depuis plus de 20 ans (plus précisément depuis ce fameux "Chameleon" qui trône au Panthéon des pires albums de l'univers et far beyond...). Et...

le 31 déc. 2015

1 j'aime

4

My God‐Given Right
diegowar
6

Critique de My God‐Given Right par diegowar

J'avais beaucoup aimé le précédent album, et si ce dernier suit un peu le même style, je le trouve quand même moins inspiré au global. Quelques morceaux sympas tout de même, après y'a rien de...

le 25 nov. 2015

1 j'aime

My God‐Given Right
egovox
6

As long as I fall

Depuis le virage prometteur et hélas avorté de The Dark Ride, nos amis teutons enchaînent les sorties d'albums sans surprises mais, il faut bien le reconnaître, la plupart du temps sympathiques (on...

le 8 sept. 2015

Du même critique

Tales of Creation
VolcanicWinter
8

Coupable

Le désavantage d'avoir sorti un parfait classique comme 1er album c'est que ça reviendra vous mordre le cul pour probablement le reste de votre carrière et cela aussitôt que vous aurez le malheur de...

le 21 janv. 2018

3 j'aime

Ancient Dreams
VolcanicWinter
9

Comment surpasser les deux précédents?

De ce côté-ci de l'Atlantique, le doom metal est loin d'être très connu, donc les fans de Candlemass se font plutôt rarissimes. Il y a néanmoins quelques-uns de mes potes qui connaissent cette...

le 18 janv. 2018

3 j'aime

4

In the Shadows
VolcanicWinter
8

King Diamond retrouve Mercyful Fate

En 1993, pendant que le heavy metal se cherchait, que Michael Kiske quittait Helloween et que Bruce Dickinson plaquait la Vierge de Fer, King Diamond lui, retrouvait à notre grande joie, Mercyful...

le 16 janv. 2018

3 j'aime

3