Comment surpasser les deux précédents?

De ce côté-ci de l'Atlantique, le doom metal est loin d'être très connu, donc les fans de Candlemass se font plutôt rarissimes. Il y a néanmoins quelques-uns de mes potes qui connaissent cette formation mythique et qui ont leurs petites opinions sur le troisième opus du groupe suédois. Tous, ou presque, en viennent à la même conclusion: « Ancient Dreams? Il m'a quelque peu déçu ce disque... »

Si Ancient Dreams était sorti juste avant Nightfall, tous auraient raconté que l'album en question est à la hauteur de leurs attentes. Mais la réaction était tout de même prévisible. Comment voulez-vous surpasser ou même égaler des classiques comme Épicus Doomicus Metallicus et surtout Nightfall? Bref, on ne peut pas claquer un coup de circuit à chaque fois qu'on se présente au bâton (j'ai beau détester le baseball, j'adore cette expression!).

Alors c'est approximativement un an après le colossal Nightfall apparu en 1987, que les membres de Candlemass sont prêts à nous dévoiler son successeur. Et c'est sans surprise qu'on reprend exactement là ou on s'est arrêté avec des thèmes qui tournent autour des mythes bibliques, la mort et le côté sombre de... hé bien, tout ce qui existe en fin de compte. Tant mieux! C'est dans cette ambiance que j'aime ma Messe de Chandelles.

On part le bal avec Mirror Mirror qui, pour Leif Edling, sera la meilleure compo de l'album. Le tempo lent et lourd du début se transformera en un « beat » un peu plus rapide, pour finalement nous faire entendre la voix toujours aussi puissante de notre Messie des temps modernes. On a l'impression que lentement et machiavéliquement, un nuage noir prend forme au-dessus de notre tête quand arrive la terriblement lourde intro de A Cry From The Crypt, qui restera sombre jusqu'à la toute fin. Darkness In Paradise s'avérera être une pièce digne des classiques de Nightfall. Du grand Candlemass!

Vous avez cru que l'atmosphère sur A Cry From The Crypt était enténébrée? Attendez d'entendre Incarnation Of Evil qui porte à ravir son nom. Celle-ci est une reprise de Black Messiah de Nemesis. Vous vous sentirez purement possédés par le mal tandis que le démon qui nous jase à l'intro nous rappelle le début de Demons Gate sur Epicus. Avec un rythme plus rapide, Bearer Of Pain sera aussi une grande composition de la bande à Edling. Nous arrivons finalement au morceau éponyme qui, à cause de ses paroles, m'évoque les parties de Dungeons And Dragons de quand j'étais gamin (ne riez pas!). Bonne chanson, évidemment, c'est du Candlemass! Quand même pas ma favorite de l'album ceci dit. Le début de The Bells Of Acheron nous annonce quelque chose de grandiose et c'est bel et bien le cas. On entend finalement les cloches sonner après plusieurs changements de tempos. Avec un texte écrit par Carl Michael Bellman (un poète suédois du 18e siècle), Epistle No. 81 m'a laissé perplexe à ma première écoute. C'est tout de même dommage que cette très bonne pièce lente et triste se termine en queue de poisson.

Et pour finir le medley de Black Sabbath. Je me suis véritablement demandé ce que ça pouvait foutre là. Cette "track" n'aurait pas dû se retrouver sur cette rondelle mais être conservée pour une compilation ou un album de tounes inédites à mon avis. Et ce, même si les compositions du Sabbath sont ici très bien interprétées. C'est bien, par contre, le seul hic de cette galette. N'empêche, le troisième disque des pionniers du doom, qui nous présente la peinture The Voyage Of Life: Youth de Thomas Cole comme pochette, possède de superbes compos, une production et un son comparable à celui de Nightfall.

N'éteignez pas vos chandelles tout de suite, la messe continue avec Tales Of Creation...