Lithopédion
6.7
Lithopédion

Album de Damso (2018)

Cet album est déjà culte. Il a de grandes forces comme la variété des sons proposés en mélangeant du neuf et du classique comme la musique feux de bois.


Un son d'une lourd, mélangeant prod originale, et passages techniques enchainés parfaitement. Même si lyricalement on reste sur du classique dans le domaine du rap et pour damso.


Les morceaux sont aussi plus chantés notamment festival de rêves qui la aussi lyricalement ne révolutionne rien mais qui change de ce que l'on a l'habitude d'entendre dans le rap et surtout pour du damso et qui s'inscrit bien dans le thème général du son qui est la prise de drogue, le fait d'être défoncer et vivre un festival de rêves.


Il aborde également des thèmes engagés comme la pédophilie dans julien. Damso a réussit quelque chose d'incroyable avec ce son, parler de la pédophilie sans choquer, avec légèreté, pas dans les paroles qui sont crues lorsqu'on analyse les textes, mais dans la forme globale, l'utilisation d'un vocabulaire plus riche, moins direct, en plus d'une prod plutôt calme, faisant passer ce qu'il raconte pour le quotidien de quelqu'un de banal alors qu'il commence le son en disant que julien vient de coucher avec une mineure.


Après il est vrai que les derniers sons de l'albums se répètent dans les thèmes abordés et la façon dont il les traite, mais on ne peut pas dire qu'il n'a pas essayé d'innover, de faire de nouvelles choses, dans son propres univers. Il reste cependant que damso a son style et qu'il est parfois incompris, c'est plus que de la vulgarité en permanence.


Par exemple dans la chanson baltringue, tous le monde retient le fait qu'il crache pour les mecs qui s'enfuient lorsque les ennuis arrivent alors qu'il fait passer un message à tous ceux qui sont des baltringues de leur propres vie, qui préfèrent la rêvée plutot que la vivre pleinement, qui se croient en ferrari alors qu'ils prennent le tram.


Ou alors dans sa collaboration avec Angèle où en très peu de mots il arrive à décrire la nature des relations amoureuses. Accompagné encore une fois d'une prod très douce, à contre courant de ce que propose damso d'habitude, le tous additionné à la voie magnifique d'Angèle qui, je le regrette, ne chante pas assez dans ce son.


Dans 60 années, on voit bien qu'il a pris du recul sur ça vie, sur ce qu'il a fait, sur ce qu'il va faire et comment il va le faire, " le temps passe vite mais on oublie rien de ce que l'on a raté ". D'ailleurs cette chanson est couplée avec William et dix leurres qui montrent aussi que William a pris du recul sur sa vie sentimentale " de peur d'être sobre à peur d'être père j'en ai fait du chemin ", mais aussi sur sa carrière " Sans booba t'es rien du tout je dis pas le contraire c'est dieu qui donne et puis c'est tout ".


Il y a souvent un message dans les sons c'est d'ailleurs une caractéristique du rap, ceux qui ne comprenne pas ces codes ne sont juste pas fait pour cette musique, le but des rappeurs c'est de faire passer des messages à travers le rap et donc jouer avec ces codes.


Pour ceux qui trouveraient que c'est trop de fois la même chose puisque certains passages se répètent d'un son à l'autre. C'est vrai mais dans des contextes différents, dans le but de respecter les codes du rap et de garder l'univers que chaque mc s'est batit, donc résumer des sons juste à des "je te gicle dessus" veut juste dire que vous ne savez pas écouter un album de rap, ça ne s'écoute pas en une seule fois, plusieurs écoutes sont nécessaires. D'ailleurs la baisse qualitative des paroles est certe réelle mais accentuée par la présence de prod plus travaillée qu'avant, ce qui fait qu'on retient plus le rythme de la chanson que les paroles et punchlines en elles même.


C'est en tout cas les rares critiques que j'ai lu, on en revient donc pas à la critique de l'album mais à celle du rap. Un album qui mélange variété, engagement tout en restant fidèle à l'ADN du rappeur, inégal dans son ensemble, faisant preuves de justesse et de maladresse, entre génie et banalité, entre 15/10 et 5/10 là est la juste mesure.

jo_la_crapule
10
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le 15 juin 2018

Critique lue 312 fois

2 j'aime

jo_la_crapule

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2

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