Lithopédion
6.7
Lithopédion

Album de Damso (2018)

Je n’aime pas entendre d’un artiste, notamment d’un chanteur ou d’un groupe que « c’est toujours la même », pour la simple raison que c’est justement ce « même » qui a poussé la personne à apprécier l’œuvre au départ. Mais pour le coup Damso m’y contraint : oui c’est toujours la même.
A l’époque d’Ipseité certains disaient que Damso c’était qu’un mec qui se la jouait « bre-som » sans pour autant l’être. Ce sur quoi je n’étais pas d’accord tant Ipseité m’avait marqué de par sa qualité, et reste encore maintenant un de mes classiques que je réécoute souvent.


Malheureusement cet argument que je réfutais à l’époque s’avère vrai pour Lithopédion. Dem’s a trop forcé le trait.


Pour reprendre les mots d’une autre critique : il se caricature lui-même. Jouant trop sur son coté homme torturé, cynique et désabusé en apparence, mais romantique déçu au fond de lui.


Cependant l’album reste plutôt bon. L’intro reprend les dernières paroles qui concluait Ipséité et laisse place à un Damso bien vénère.


La quête d’identité et d’affirmation de ce qu’on est vraiment, contraintes par la société et ses normes, sert de fil directeur à l’ensemble de l’album. Que ce soit à un niveau personnel comme dans « Baltringue » : « La vie qu't’as choisie n’est p't-être pas la bonne, tu vis par principe, tu ris mais t’es triste », ou au niveau de la société comme dans « Humain » : « Policier étranger dérangé pour c'qu'il est, peau foncée ».


Evidemment le tout parsemé d’histoires d’amour malheureuses, de tromperie, etc… Comme dans le morceau « Silence » ou Damso et Angèle prennent le parti des deux sexes dans ce qui semble être une histoire d’adultère.


Gros coup de cœur sur la chanson « Julien » cependant, que j’ai trouvé magnifiquement bien écrite, même si j’entends d’ici les détracteurs parler de branlette intellectuelle, et que je laisse le plaisir de découvrir à ceux qui ne l’auront pas encore écouté au moment de lire cette critique.


Pour résumer l’album est loin d’être mauvais. Mais le rappeur bruxellois s’est trop enfermé dans son personnage et semble incapable d’en sortir. Peut-être est-ce dû aussi à sa présence quasi-constante dans les médias et réseaux sociaux, à force de trop le voir on ne savoure plus les retrouvailles.

Sysdown
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le 14 juin 2018

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Sysdown

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