King’s Disease II
7.2
King’s Disease II

Album de Nas (2021)

La question se pose toujours de savoir qu'attendre des artistes vétérans qui ont connu leur pic commercial et qualitatif à leur début et continuent de sortir des albums plusieurs années après.
C'est le cas avec Nas qui a sorti l'ultra influent et magnifique Illmatic il y a presque trente ans et a depuis continué sa carrière honorablement, avec du bon et du moins bon.


Les artistes qui se retrouvent dans ce cas de figure vont parfois essayer de refaire leur premier album sans jamais vraiment y parvenir; d'autres tentent d'innover et de s'inscrire dans leur époque, parfois de manière un peu trop forcée.
Nas a plutôt choisi la seconde option sur cet album et réussit à trouver 30 ans après son premier album un son et une production jazzy moderne qui conserve les fondamentaux old-school de l'east coast et conviennent parfaitement à son légendaire flow aérien sans donner l'impression de forcer sa démarche artistique malgré son demi-siècle d'âge. Difficile d'ailleurs d'imaginer qu'un jeune de 47 ans est derrière cet album tant il a conservé son énergie.


Les chansons sont toutes relativement longues (aucun son en dessous de 3 minutes) et permettent de développer tout l'aspect narratif de l'album qui est également un des points forts de Nas.
Certains featuring sont réussis et surprenants : "Nobody" avec Lauryn Hill, Charlie Wilson dont la voix se marie parfaitement aux couplets de Nas sur "No Phony Love"; le couplet d'Eminem sur "EPMD 2" ou Blxst sur "Brunch on Sundays" ne m'ont pas laisse un souvenir mémorable cependant.


"Death Row East" restera ma chanson préférée et selon moi la meilleure de l'album développant le point de vue de Nas sur la rivalité West Coast / East Coast et la mort de Tupac, incluant même un extrait live de l'annonce de la nouvelle de sa mort.


En conclusion, King's Disease II offre certainement l'un des plus beaux projets de Nas, loin du niveau d'un Illmatic ou d'un It Was Written, mais certainement dans les meilleurs albums hip-hop de l'année 2021. A presque 50 ans et après une telle carrière, chapeau.

VictorBergeaud
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le 14 août 2021

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