Another one poop

DJ Khaled a, on l'sait, l'un des plus gros carnets d'adresses d'artistes et producteurs de l'industrie.
Et une chose que l'on sait aussi, et ce depuis un bon moment, c'est que seuls ces noms lui servent de marque de fabrique à chaque album.
Comment est ce possible d'avoir entre les mains des monstres tels que JAY Z, DIDDY, RICK ROSS, DRAKE, LIL WAYNE (et beaucoup beaucoup d'autres...) et pondre un tel projet?
Cette question s'impose à chacune de ses sorties.
Bon déjà, les tags de Khaled sont devenus insupportables et mêmes dépassés.
"We The Best Music!" Et ben mon salop!! Tu doutes de rien!

Je passe vite fait sur la cover absolument laide, où la lumière est tellement gérée n'importe comment que l'ombre d'un de ses bras sur son tapis... comment dire... c'est gênant.

Bref... Oubliez.

En fait, le plus triste, c'est de voir tous ces artistes répondre présent, à chaque fois, pour le pire bien souvent. Ces grands noms qui posent ensemble, sans aucune alchimie, faisant semblant de livrer là, leurs plus beaux couplets, remerciant dieu et pleurant les amis tombés trop tôt en jurant qu'ils seront toujours les mêmes (Jeremih et Lil Wayne - THANKFULL). Cette intro est longue, putain de longue.
Le reste est du même acabit. Des collabs improbables :
H.E.R. & Migos sur WE GOING CRAZY sont très gênants à écouter. Personne ne semble à sa place sur ce style de prod.
I DID IT et sa boucle de guitare dégueulasse. DaBaby, Lil Baby, Megan Thee Stallion & Post Malone ensemble, ça n'a aucun putain de sens!
On pourrait penser que BODY IN MOTION (Ft. Bryson Tiller, Lil Baby & Roddy Ricch) vient de "Grateful", son album de 2017, tellement il est dénué de la moindre modernité dans sa construction.
21 Savage & Justin Bieber sur un même titre! Qui aurait pensé à ça à part Khaled? LET IT GO prouve que c'était une mauvaise idée.
On atteint des sommets de médiocrité sur le solo de Cardi B. BIG PAPER et son mixage dégueulasse trouve une Rappeuse souvent hors beat et ne me faîtes pas croire que c'est voulu.
THIS IS MY YEAR où seul Rick Ross et Big Sean s'en sortent montre un A Boogie Wit Da Hoodie qui se met au niveau du projet et un Diddy inutile.
Et ne me parlez pas de SORRY NOT SORRY, nous avons ici 2 légendes qui font le strict minimum. Les anciens rivaux devenus amis nous lâchent un truc bien trop poli et brillant, sans aucune prise de risque, une grande chanson dans son emballage, une supercherie en son cœur.
Je sauverai I CAN HAVE IT ALL parce que HER fait le boulot, sa voix se fond bien à la jolie prod.
Lil Baby et Lil Durk sur du Tay Keith, ça marche. EVERY CHANCE I GET est un petit banger qui n'a pas sa place ici vu le contraste avec les autres titres.
Et les 2 titres de Drake sortis depuis un moment, même si ce n'est pas du grand Aubrey Graham, relèvent facilement le niveau.
Puis l'Outro WHERE YOU COME FROM est pas mal, c'est ensoleillé, ça fait bouger les culs, du beau monde aux manettes, des grands noms du Reggae comme Buju Banton ou Capleton, ça fonctionne, c'est DanceHall quoi!

En résumé, voilà encore une fois, un album oubliable où l'imagerie du Hip-Hop US en prend un sacré coup. Non pas que l'on soit dupe sur l'industrie et son capitalisme écrasant, non, ce qui fâche le plus c'est cette sensation de voir des gens fortunés rajoutaient un chèque à leurs comptes en banque en nous faisant un gros doigt d'honneur.
Dj Khaled n'est pas le seul à se foutre de la gueule des ses auditeurs mais il représente si bien cette caste. Et ce qui me fâche le plus c'est l'hypocrisie des artistes invités et des médias. Personne (ou presque) pour s'insurger. Pourquoi Pitchfork, NME ou XXL Mag ne font pas une critique d'album? C'est une sortie majeure!
Bref je suis plein de ressentiments et c'est pas bien... Mais merde, parfois c'est plus fort que moi.

3/10