"La musique contemporaine, c'est le cauchemar."

Ce n'est pas moi qui le dis, c'est Vangelis, dans l'émission spéciale de Musiques au cœur qui lui est consacrée en 1992, à l'occasion de la sortie triomphale de sa B.O. de 1492. Et le facétieux musicien d'en faire une démonstration devant une Eve Ruggieri circonspecte, à grands coups de percussions venues d'ailleurs, d'accords dissonants et de mélodies imbitables.

Pourrait-on suspecter Vangelis d'avoir la mémoire courte ? Ou, par cette déclaration, de se repentir de ce Invisible Connections paru sept ans plus tôt ?

Bon, j'exagère un peu, ce disque, tentative expérimentale naviguant entre l'électroacoustique et l'ultra-ambiant (la deuxième partie du morceau-titre, qui s'étire en de longues nappes profondes très vangelisiennes), reste plus audible que l'indigeste Beaubourg, même si sa narration est flottante, dispersée, et nuit à toute focalisation de la concentration. "Atom Blaster" et "Thermo Vision", en particulier, compilent des sons qui surgissent à intervalles irréguliers, de manière plus ou moins cohérente, laissant l'énorme reverb chère au compositeur combler les trous quand le clavier se tait (ce qui arrive souvent).

On s'étonnera de retrouver cet album inclassable dans le prestigieux catalogue de la Deutsche Grammophon, en se demandant ce que cette immense référence de la musique classique a bien pu trouver d'intéressant dans ces quarante minutes blopesques, à mille lieues des grands poèmes épiques, pop ou mélodiques auxquels Vangelis nous avait habitués.

Un objet de curiosité de la catégorie la plus pointue qui soit, pour amateurs éclairés ou collectionneurs acharnés.

ElliottSyndrome
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le 9 févr. 2023

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