Invasion of Privacy
6.3
Invasion of Privacy

Album de Cardi B (2018)

Jeux de pouvoir dans la chambre à écouter

https://www.youtube.com/watch?v=-39SFNDiOCY


Ceci ne sera clairement pas une critique de l'album. Mais ceux qui me connaissent un tout petit peu ont l'habitude, et les autres peuvent a) la prendre ; b) passer leur chemin – au choix. Reste que sans être une critique de l'album, je vais m'intéresser un peu à quelque chose qui dépasse le cadre de mon corpus et qui pourrait bien aider un peu à penser la relation que nous, simples auditeurs, entretenons à la figure de Cardi B d'où présence sur la fiche de son album).
Ce qu'il s'est passé, c'est qu'à la découverte d'un de ses morceaux, j'ai nommé « Washpoppin », je suis devenu un peu fou comme ça m'arrive – dieu merci – régulièrement. Mais mon enthousiasme débordant a peu à peu laissé la place à des interrogations des plus dérangeantes. Le fait est que je ne peux jamais m'empêcher, lorsque j'aime déraisonnablement quelque chose (mais avec la musique particulièrement), de fouiller les raisons de cet attachement (qui est paradoxalement parfois déliaison, comme c'est le cas ici).
Après réflexion (et un voyage de 2h30 en train je dois bien l'avouer), je crois qu'il y a dans quelques secondes – quatre mesures – de ce morceau quelque chose qui me met sur la voie d'une relation pulsionnelle à la musique, comme un indice de quelque chose que j'ai plusieurs fois remarqué, mais qui se manifeste ici sous une forme relativement inhabituelle et surtout avec une force telle chez moi que j'ai l'espoir d'en pouvoir partager la petite analyse effectuée et que ce qui est, clairement, un phénomène purement subjectif puisse transcender sa condition et tendre à l'objectivité : que ce que je ne peux que considérer comme issu de ma propre relation à la musique (ma conscience et inconscience face à telle ou telle œuvre) ait, cette fois, suffisamment d'universalité pour que ce mélange de sensations/sentiments/pensées/analyses (bipolarité intellect/émotions fondamentale) soit partagé ou, à défaut et au moins, compréhensible par les autres. Encore que par souci d'honnêteté je me doive d'avouer que je ne pense pas que l'on puisse réellement comprendre la force de tels moments en art sans les ressentir. Au mieux peut-on alors faire preuve d'empathie trop condescendante.
L'hypothèse initiale voudrait que la force d'une dizaine de secondes de ce morceau, lors de l'entrée dans le premier couplet, entre 0'51 et 1'03, vienne de (et ne puisse être réellement trouvée que dans) une sensation d'absolue soumission d'ordre sexuelle (au moins au sens large que donne la psychanalytise à ce mot) à la figure de Cardi B. Il me semble que, d'une façon très étrange et que j'analyse tant bien que mal, la jouissance esthétique qui me saisit à ce moment et qui est particulièrement débordante, est liée à la reconnaissance d'un désir (je ne suis pas certain du *désir*, peut-être plutôt d'un *état induit*) de soumission, d'être dominé. Il y a alors manifestement un passage – que j'ai pu remarquer à propos d'autres musiques/oeuvres/choses mais qui ne cesse de me surprendre dans sa structure, invariablement variable (toujours changeante) – depuis une forme esthétique vers l'ordre du psychologique.
Pourquoi ? (N'est-ce pas, l'éternelle question de l'universitaire) Comment est-ce amené ? Quelles sont les caractéristiques esthétiques qui amènent ce renversement (je suis plutôt de l'autre côté) dans ma relation à cette musique ? Combien de temps ça dure ? Comment se passe la transformation esthétique>psychologique ? L'opposition sexuelle chez un sujet hétéro-normé est-elle agissante ? Finalement, quels liens la sexualité entretient-elle à quelque chose d'aussi prétendument éloigné que la musique ? Autant de questions qui recoupent des champs, domaines d'expertise, etc. très différents. Sans avoir un instant la prétention d'y donner une réponse définitive, j'entends ici analyser dans les grandes lignes ce petit bout du morceau de Cardi B pour essayer d'apporter (très clairement, plus pour moi que pour qui que ce soit, mais j'aime écrire et j'ai quand même l'espoir d'ouvrir une question qui me taraude au débat/aux opinions d'autrui, afin que cette confrontation de réflexions m'approche d'une compréhension) des éléments de réponse autour des questions posées et, plus particulièrement, qu'est-ce qui, dans la poétique de l'oeuvre, induit l'état de soumission et le lie à une jouissance esthétique ?
Ouverture du morceau. Très efficace, les implications sont nombreuses, je ne vais pas les détailler, pour rappel, simplement, Cardi B qui dit de sa voix presque railleuse : « Come on, be grown, suck a dick, be nasty ! Niggas like bitches that pop off and suck dick all day long ! » et son gimmick arrive, « I'm a stripper hoe », très important, qui se place assez naturellement comme acte de revendication.
J'attire l'attention sur le fait que déjà elle nous crie dessus, installe quelque chose de dominant tout en se plaçant un peu paradoxalement dans l'accomplissement des désirs masculins. Mais il me semble que le paradoxe n'est qu'apparent car faire sien un cliché ou une idée reçue est peut-être bien un moyen de le vider de son contenu et d'en réduire le caractère insultant à néant – sans parler des possibilités offertes par l'ironie et la dérision : en faisant coller volontairement à son image celle qu'autrui essaye de nous donner on s'aperçoit immédiatement du décalage. Je pense à la façon dont les rappeurs ont repris à leur compte les insultes associant les Noirs à des animaux/singes (on se rappelle tous du morceau « Zoo » de Kaaris).
(Le refrain sonne légèrement trop comme un refrain à mon goût. Il est bien, mais manque de consistance, son emprise sur moi se relâche un instant – mais un instant seulement. )
Car juste après arrivent ces dix secondes, et il y a là un authentique acte de violence musicale. Ce petit bout introduit le couplet, pourtant il est construit comme un pont (chose inhabituelle aussi tôt dans le morceau) : on perd la batterie très dure, qui nous permettait au moins de garder les pieds au sol. Restent la caisse claire et la partie mélodique de l'instru, et nous nous sentons comme subitement suspendus à sa voix, comme si elle seule avait le pouvoir de maintenir le contact entre nous et la diégèse musicale.
Or, la rythmique propre à sa voix subit ici un traitement particulier et très marqué : dans une mesure à quatre temps très déstructurée rythmiquement (à cause de la trap), elle marque le deuxième temps fortement et le quatrième plus encore, créant un balancement – oui, une forme de swing. Entre ces deux (contre-)temps, appuis sur des temps faibles de la mesure, on est comme au milieu d'un triolet, sans aucun repère, peut-être parce que – cerise sur le gâteau rythmique – elle adopte quelque chose d'inhabituellement régulier au milieu de l'instru déconstruite : des doubles croches jusqu'au quatrième temps qui se pose sur une noire. Et cette noire du quatrième temps est encore renforcée au niveau de la sonorité des mots, parce qu'elle n'en est pas une partie, une syllabe prise dans un ensemble, mais bien chaque fois un mot, entier, monosyllabique, qui permet à Cardi B de lui mettre l'accent tonique qu'il mérite, dans une sonorité à la fois accrocheuse et agressive - « chick/kid/rent ». Ces mots finaux sont extrêmement secs et puissants. Plus encore, elle s'installe très légèrement plus longtemps qu'elle ne le devrait sur le « tch » de « chick ». De son côté, le « k » de « kid » est prononcé de façon très dure, et le « rent » est redoublé – comme une relance vers la suite – par le « nigga » qui arrive sur le contre-temps, dans un sursaut de dynamisme.
Un dernier temps amené par la régularité, implacable comme une marche allemande, d'une forme rythmique en doubles croches, qui contrebalance la soudaine disparition du kick de la basse, et qui souligne (ou est soulignée par ? Je ne saurais préjuger de l'ordre de priorité et des relations causes/conséquences sur ce point) la répétition qui caractérise les paroles : le triple « now give me all that money you've been spending on your chick/kid/rent »).
Les paroles, donc, amènent une remarque – une perception – intrigante. Ce « Now give me all that money... » marque une reprise de pouvoir évidente au niveau des paroles. On a l'impression de se faire racketter, impression accentuée par la passivité inhérente à notre relation à la musique : on écoute, on n'est pas sujet agissant mais bien subissant. La réponse, bien sûr, pour rendre au sujet écoutant son pouvoir d'agir sur la musique est la danse (opération passionnante de sur-investissement et appropriation par identification), et danser/s'abandonner (à elle, tout en reprenant une partie du pouvoir – dans la danse naissent d'étranges et infinis jeux de pouvoir entre le sujet et la musique) sur ce morceau est un plaisir de fin gourmet.
Mais au final, la question des paroles, du sens (le *meaning* panofskien, la façon dont on associerait à un objet visuel ou ici auditif un objet sémantique – la relation entre signifié et signifiant ou les modalités de repli du lisible sur le visible), reste secondaire : quand j'écris ces lignes, quand j'écoute pour la millionième fois ces quelques secondes et ce qui les entoure, je ne suis pas certain de tout ce que ça signifie [Edit : une fois rentré chez moi et grâce à google, je le sais à présent et peux écrire en conséquence – mais peu importe]. Et si j'accorde une relative importance à la signification des paroles, c'est sur le paradigme du « ça joue », car sans être innocent, sans ne pas participer aux sensations ressenties et à leur force, ça reste largement accessoire. D'ailleurs, instinctivement j'ai axé mon analyse sur la sonorité des mots plutôt que sur leur sens, ce qui est déjà largement révélateur – même si à l'évidence ce meaning va dans le même sens (sans (stop) mauvais jeu de mot), mais par simple bravade je ne développerai même pas la dimension de l'analyse textuelle.
Petit aparté, on remarque que dans la partie suivante, elle change complètement les appuis rythmiques, s'autorisant même une petite syncope sur le trainant « I'm ». Elle ne nous lâche pas pour autant : chaque nouvelle partie s'enchaîne parfaitement bien et à mon sens elle garde une main mise sur l'auditeur proprement effrayante. C'est aussi cette première partie qui autorise beaucoup des effets qui suivent, comme sur « I need like 10K/20K/50K right now », cette répétition qui allie la simplicité à un irréalisme présumé – j'ai besoin de 10000 boules, ramène-les moi tout de suite – marche parce qu'à ce moment elle est déjà dans une position de domination qui à mon sens est, oui, sexuelle, même si c'est à travers un processus que je ne comprends pas complètement, et qui peut-être est en revanche parfaitement subjectif. Mais je n'y crois pas tant, parce que quand elle dit « I need », personne ne s'y trompe et tout le monde entend le même impératif que dans « now give me... » Et c'est bien la dérythmisation partielle de cette partie qui crée un lien entre les deux, les unie et les met en relation, tout comme les autres construits comme des ponts (où le kick disparaît), comme dans : « Everytime that I'm on the row – Poppin' / Everytime that I do a show – Poppin' / When I put this pussy on the pole – Poppin' / Friends want to have these cornrows poppin' »
Pour revenir à nos dix secondes, je voudrais proposer un angle d'approche très différent, le plus subjectif peut-être, encore que l'idée qui le gouverne me semble ancrée dans un phénomène bien objectif et repérable à l'analyse. Je crois que tout part (au moins une partie) de cette disparition de la batterie. Toujours est-il que dès que je relance ce morceau, que ce double premier refrain se termine, et que je me retrouve parachuté les deux pieds dans le vide sur cette entrée dans le premier couplet, je suis invariablement pris d'un désir de monter le son (que j'assouvis autant que possible) : il faut que le volume traine sur la limite du supportable, et chaque nouvelle écoute est un travail de repoussage de limites – le volume sonore lui aussi doit me dominer, me placer dans cette position de souffrance jouissive (en fait, j'en rajoute un peu, il ne s'agit pas de souffrance réelle, mais bien d'un léger trop-plein qui vient transformer l'inconfort en plaisir et non en douleur). Cardi B me crie dans les oreilles (l'intro installe ça du reste, puisque le timbre de sa voix est déjà criant), elle donne les ordres, et le simple fait de les entendre doit déjà être douloureux, parce qu'il est une relation de domination-submission dans son essence même.
On pourrait enfin parler des images et de la narration visuelle : le montage alterné entre elle en train de danser, habillée en stripteaseuse (sous-vêtements en cuir avec d'improbables fanfreluches argentées qui pendent et lunettes noires), et elle en train d'arpenter le trottoir, mettant les renois en fuite sur son passage à coups d'exhibition de ses énormes fake boobs qui dépassent de d'un soutien-gorge pourtant presque fourni en textile. Elle avance, les mecs rangent leurs chaînes en or en despi, et quand on arrive sur ce fameux passage, entrée dans le couplet oblige, la narration visuelle prend un autre tour : trois mecs qui ont voulu faire les testons – clairement à tort – se font alpaguer par Cardi B qui se met à les fouiller, sortant les grosses liasses (illégales) de billets du moindre recoin.
Et elle repart. Ce qui est formidable, cette voie sur laquelle les images nous mettent (mais bel et bien présent à tous les niveaux de l'analyse musicale + le nom de la mixtape, Gangsta Bitch Music, génial, + la petite séquence à la fin du clip où elle explose avec une rare violence une bouteille en verre sur le crâne d'un mec qui fait deux fois le gabarit d'un homo sapiens standard), c'est un phénomène de réappropriation de l'égotrip à travers les processus même de stigmatisation habituels envers les femmes. Et si l'on serait tenté de dire qu'il n'y a rien là de bien nouveau, le cas de Cardi B mérite que l'on s'y arrête car c'est bien son passé notoire de stripteaseuse qui valide à nos yeux la ré-appropriation du stéréotype associatif femme => pute et donne crédibilité et puissance à son détournement. C'est cette situation qui lui donne sa street cred, qui donne du poids à ses paroles, son discours, mais aussi à ses intonations, à sa trap agressive en générale et qui donne, en définitive, l'inégalable authenticité aux jeux de pouvoir qui, j'en suis convaincu, font pour beaucoup de ses auditeurs la vraie puissance de ce morceau, bien au-delà de tout ce que l'analyse pourra jamais découvrir. Le plaisir de ce morceau (du reste, j'en suis de plus en plus convaincu, de la musique en général) est psychologique et sociologique plutôt qu'esthétique - celle-ci n'est qu'incidence, collatéralité. Ou, formulons l'hypothèse autrement : le plaisir esthétique est déterminé psycho-sociologiquement – conditionné par des fantasmes d'ordre sexuels ou sociaux. Tâchons d'en être conscients au lieu de professer de façon ronflante et pompeuse des jugements au nom de je-ne-sais-quelle prétendue Vérité du Bon Goût (avec toutes ces majuscules XIXe) que l'on croit détenir en matière de musique sans se rendre compte que la défense de la musique classique pas plus ni moins que celle de la trap ou du métal (pour prendre un genre qui me laisse très froid au mieux) n'est pas affaire de bon ou mauvais goût (grrrr) mais bien de contextes sociaux, psychologiques et, à la rigueur, de systèmes philosophiques et éthiques qui façonnent notre perception de l'art.
En définitive, j'ai envie de dire que quelle que soit la qualité du reste du morceau (excellente au demeurant), ces quelques mesures sont d'une telle puissance émotionnelle (en ce moment je lui donne tout, et ce sur la base de quatre mesures – peser le poids de cette sensation d'un côté et ses ramifications de l'autre est proprement effrayant), et me dirigent vers des problématiques qui me paraissent tellement importantes (la structure de notre perception de la musique/des arts ou les relations poétique des œuvres/pulsions de l'inconscient pour ne citer que ça) qu'elles méritent un 11/10 immédiatement – combien de musiques j'adule pour une paire de secondes [je ré-écoutais récemment la dixième de Malher par Kubelik (https://www.youtube.com/watch?v=PehRZpmyPpM&t=168s), la façon dont ici, depuis le début mais tout particulièrement à partir de 2'20, la musique culmine sur ce sommet ineffable qu'est 2'35-2'45, la façon dont la couleur musicale change, se transforme, est remodelée, une magie indescriptible, la justification de Schopenhauer, etc.], combien de peintures pour quelques tâches (ces éjaculations de couleurs dans *La Dentellière* ou dans *La Fille au chapeau rouge* de Vermeer que Didi-Huberman m'a appris à voir), combien de films pour des séquences éparses, autant de choses qui brisent, l'espace d'un instant, mon attachement au réel, qui explosent la cohésion de mon esprit, qui me prennent et me rejettent, en morceaux, dans l'art. A la différence que Cardi B, ici, m'attrape par la peau du cou et me traine, inconsistant, sur un peu plus de trois minutes. Bien joué, et puis reviens, je t'attends.

L'album, du reste, est super, même si ce petit bijou est mon préféré et n'y figure pas dessus.

Adobtard
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.

Créée

le 30 avr. 2018

Critique lue 833 fois

9 j'aime

5 commentaires

Adobtard

Écrit par

Critique lue 833 fois

9
5

D'autres avis sur Invasion of Privacy

Invasion of Privacy
AleksWTFRU
7

Lil Kim 2.0 mais qui sait rapper

La nouvelle grande hype rap US se lance enfin dans le grand bain du premier album, étant forcément attendue. Usine à hits ou véritable artiste ? Difficile à dire. Avec "Invasion of Privacy", Cardi B...

le 20 avr. 2018

2 j'aime

3

Invasion of Privacy
rapchroniques
7

Une superproduction réussie

Quand Cardi B sort Invasion of Privacy, elle est sur le toit du rap US avec des tubes gigantesques et une personnalité qui a plu a beaucoup de gens. C'est le moment pour l'ex strippeuse/ star de...

le 25 oct. 2021

1 j'aime

Invasion of Privacy
CameronAdao
8

Cardi B - Invasion of Privacy

On peut dire que pour un premier album il n’est pas du tout mauvais. Loin des albums 100% commerciaux qui ont pour thème sexe, drogues et alcool, Cardi B raconte dans la majorité de ses textes son...

le 29 avr. 2018

1 j'aime

Du même critique

Mon oncle
Adobtard
10

Critique de Mon oncle par Adobtard

Dans Mon Oncle, tout est affaire de confrontation. Confrontation de deux mondes coexistants mais obéissants a leurs règles propres. Confrontation entre l'amour de Tati pour une époque se terminant et...

le 12 mai 2011

85 j'aime

96

Mother
Adobtard
4

Critique de Mother par Adobtard

(Attention, spoil) Mother avait tout pour me plaire. Un film qui a réussi à se frayer une place dans le top 111 en peu de temps Un film d'un réalisateur que j'aime beaucoup (pour The Host, mais...

le 17 sept. 2012

56 j'aime

26

Le Fils de Saul
Adobtard
8

Champ d'extermination

Il est très tentant d'introduire une critique sur ce film en racontant que Nemes László fut l'assistant de Béla Tarr. Il est plus tentant encore de commencer par expliquer que Béla Tarr et lui se...

le 18 août 2015

55 j'aime

17