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Une page de l'histoire

Avis sur Endtroducing.....

Avatar BRKR Sound
Critique publiée par le

1996 est l'une des années les plus importantes de l'histoire du hip-hop.

Rendez vous compte, cette année-là, j’ai 18 ans, Jay-Z sort son premier album Reasonable Doubt, Tupac sort All Eyez On Me, Nas It Was Written, Outkast ATLiens, The Fugees The Score.

Ce sont tous des albums qui ont bousculé le genre. Mais surtout, ce sont tous des albums lyriques.

DJ Shadow, lui, a pris les règles du hip-hop (beat + paroles = chanson) et les a tout simplement jetées. Au lieu de s'appuyer sur des rappeurs, il s'est uniquement appuyé sur de vieux disques vinyles et les a échantillonnés. Ce qui a donné, et pour toujours, Endtroducing, un album captivant.

C'est un peu étrange d'essayer d'écrire une critique d'un album vieux de 25 ans qui sonne vraiment comme s'il aurait pu sortir hier. Le temps ne l'a pas vieilli, la poussière n'est pas retombée.

Sorti, en septembre 1996 donc, sur le label Mo'Wax, Endtroducing est un incontournable du paysage musical. L'album est né après que James Lavelle, (le patron de Mo' Wax) ait contacté Shadow lui offrant un foyer pour sa musique et l'encourageant à continuer son style expérimental. Cette offre a été rapidement acceptée et, cinq ans après la sortie de son premier single, a abouti à un album vaste et ondulant.

Mais en fait, la vitalité et l'énergie du disque restent son attrait. Ici, Shadow semble se complaire à ignorer les limites. ou plutôt, il délimite avec enthousiasme le paysage musical avec peu de sens des conventions. Il a l’air de nous dire que tout peut devenir une ressource pour faire de la bonne musique. L'énergie est importante mais elle ne semble jamais hors de contrôle car la composition des titres montre un toucher incroyablement habile.

DJ Shadow a dit un jour que l'album était en partie un " collage d'erreurs ". Cela peut sembler aléatoire par endroits, mais il y a une main prudente qui dirige le mélange. Il y a peut-être un heureux hasard parfois, mais il est soigneusement martelé dans un album d'une grande cohérence.

Clairement, c'est un album qui a émergé d'un héritage bien établi. Il est difficile de suivre ses nombreuses influences, les racines s'emmêlent trop. A l'image des sources de ses samples et des différentes sonorités, les inspirations de Shadow s'étendent largement.

Les références stylistiques sont tout simplement trop empilées pour être comptées. Mais c’est indéniable, il y a un fort sentiment d'héritage généalogique dans ses innovations.

Ce qui frappe à propos d'Endtroducing, c'est son infinité. Le collage sonore est plein de toutes sortes de textures. Des extraits de mots qui craquent, des échantillons vocaux luxuriants, des scratches fluides, des riffs, des lignes de basse subsoniques, des boucles lointaines et des sons dispersés résonnent sur les pistes. Comme si les caisses de vinyles poussiéreux prenaient une forme musicale. Il y a tellement de choses rassemblées ici. Le tout sur fond de rythmes changeants et parfois imprévisibles.

Des éclats épineux sont parsemés sur toute la toile. C'est un album impatient, il a hâte de livrer la prochaine ligne, la prochaine boucle, la prochaine idée. DJ Shadow a emballé suffisamment d'idées pour plusieurs albums dans cette seule collection. En conséquence, ce n'est probablement pas un album qui semble instantané, au lieu de cela, il attire l'auditeur dans ses textures.

Je me souviens un peu comment c'était de l'écouter pour la première fois, c'était légèrement désorientant. Cela a pris un peu de temps pour l’apprécier pleinement. C'est, après tout, un album de profondeurs. Il y a, à chaque écoute, quelque chose à découvrir.

Quand je me suis posé pour écrire cette critique, j'ai pensé en dire un peu sur chaque morceau, en brisant le disque en ses 13 parties pour donner un aperçu de chacun. Le problème, c'est qu'en écoutant, on ne peut pas vraiment dire à quel moment les titres changent. Obligé de regarder la piste sur mon portable pour déterminer quelle partie de l’album j'écoute réellement. Couper Endtroducing en ses morceaux serait passer à côté de l'essentiel car ce n’est pas un album à écouter en plusieurs parties. Il peut être construit à partir d'innombrables petits échantillons, en même temps il est destiné à être écouté dans son ensemble.

C'est pas seulement l'assemblage technique de collages qui fait d'Endtroducing un disque si intéressant et durable. C'est plutôt l'effet que DJ Shadow a su créer en assemblant tout ça. Comme il l'a dit un jour, le « sampleur est son instrument ». Il aborde ces dispositifs en tant que musicien, les considérant comme un outil d'expression. Et grâce à ça, l'auditeur est transporté dans toutes sortes de directions. Il n'y a pas un seul sentiment à l’écoute, à part peut-être de ne pas savoir où vous serez emmené ensuite.

Pour terminer cette review, je dirais que même si "Endtroducing" peut être une expérience d'écoute assez intense - avec sa nature thématiquement sombre, ses boucles psychédéliques et trippantes et ses lignes de basse palpitantes - il ne fait aucun doute que c'est une sorte d'album qui vous fait grandir et quand c'est le cas ; vous vous rendrez compte à quel point ce sentiment peut être addictif.

Concept merveilleusement ambitieux et parfaitement exécuté, 'Endtroducing…' sera à jamais intrinsèquement lié à l'art de l'échantillonnage.

Produit magistralement et minutieusement conçu ; Le fameux premier album de Dj Shadow est un must pour tout fan de hip hop, que dis je? Tout fan de musique.

C’est une page de l’histoire, c’est un document essentiel, c’est un classique.

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