Dystopia
6.5
Dystopia

Album de Megadeth (2016)

Force est de constater que Megadeth à pas eu la meilleure réputation dans le milieu Metal ces derniers temps, faute à un Dave Mustaine qui à toujours été plus ou moins une personnalité un peu trop edgy, un peu le Donald Trump du Metal si vous voulez. Y'a quand même une raison si tous les membres du groupe se font la malle à un moment ou à un autre.
Mais tout ça on s'en fout plus ou moins tant que Megadeth sort de la bonne musique, sauf que voila, depuis 20 ans, c'est loin d'être le cas.


On va pas non plus complètement dénigrer les vingt dernières années du groupe, y'avait de bons morceaux sur Endgame en particulier, mais depuis Youthanasia, y'a pas vraiment eu d'album de Megadeth qui se tienne du début à la fin. Enfin si, y'a eu Risk ou Super Collider qui étaient constants dans le fait qu'ils puaient du derche tout du long, mais pas sur que ça compte.


Du coup, ce Dystopia apparaît comme une putain de bonne surprise, peut être est-ce l'addition de Kiko Loureiro (Angra) comme compagnon de shred et Chris Adler (Lamb Of God) derrière les fûts ou bien Dave Mustaine qui a enfin écouté ce qu'il sortait, mais on dirait que Megadeth à retrouvé une sorte de dynamique. ENFIN.


Dystopia s'ouvre sur "The Threat Is Real", qui débute sur des relents mélodiques du moyen-orient avant de taper direct dans du riff gras. S'en suit "Dystopia" qui sonne soit comme un des morceaux sortis de "Peace Sells", soit comme de la bande son de Megaman. C'est vous qui voyez, mais en tout cas elle décanille du chien de prairie.
"Fatal Illusion" avec son petit interlude de basse chaloupé et son rythme effréné sur la deuxième moitié m'a fait headbang comme du bon vieux 'deth.
Les deux morceaux suivants, "Death From Within" et "Bullet To The Brain", sont moins mémorables, mais tout de même appréciables.


S'en suit "Post American World", qui ferait presque un sans faute sans son texte politique miteux ("DAE America is evil ???"), mais passons.
"Poisonous Shadows" se donne des airs de grandeur, avec une composition presque orchestrale et du solo de guitare maîtrisé. Et Dave qui récite son texte sur du piano à la fin, un peu moins badass, mais ça ira vu le reste du morceau.
La partie instrumentale de l'album se poursuit avec le délicieux "Conquer Or Die" où les talents de Kiko Loureiro se dévoilent pleinement, dont les solis sont définitivement le point fort de cet album.


Après ça, on revient sur le Thrash plus simple avec "Lying In State" qui frappe fort, surtout dans le dernier tiers, où on sent le plus l'expertise de Chris Adler quand il s'agit de matraquer la batterie.
L'album se finit sur "The Emperor" et "Foreign Policy". Si "Foreign Policy" est une énième cover d'un groupe punk comme Mustaine aime les faire, et même si elle claque pas mal, on aurait pu faire sans, c'était pas bien grave. En revanche "The Emperor" est groovy as fuck et reste dans la tête comme il faut. Bon, une fois de plus le talent de parolier de Mustachio est clairement pas le point à retenir ("You're bad for my health because you make me sick. You prick." c'est un truc qui ne s'invente pas).


Effectivement, le seul rayon où les produits sont moins frais, c'est la voix de Mustaine, un peu comme Tom Araya (Slayer), on sent qu'il est plus tout jeune, mais ça reste excusable. En revanche, sans rentrer dans le débat politique, je pense quand même que le délire anti-gouvernement et conspirations ça passait crème sur Rust In Peace parce que c'était utilisé avec parcimonie, sur Dystopia c'est vraiment trop. Pas juste sur Dystopia d'ailleurs, faut que Dave change un peu de registre avant qu'on frôle l'overdose.


Megadeth sort donc enfin un album mémorable pour les bonnes raisons après deux décennies de médiocrité. Je suis vraiment desolé pour les plus vieux qui tombent la dessus, ça doit être une torture de voir le groupe qui a pondu le meilleur album ayant jamais existé (ça reste ouvert à débat, mais je m'en tamponne) mettre vingt ans pour se sortir à nouveau les doigts du cul.


2016 se pourrait bien être l'année du Thrash, avec Megadeth qui inaugure le bal de manière distinguée, Dystopia mêle du bon vieux Thrash des familles avec du plus contemporain grâce a Loureiro et Adler, sans se vautrer lamentablement. Et déja ça, c'est quelque chose qu'on espérait plus.

PfzBlacky
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Les meilleurs albums de 2016

Créée

le 24 janv. 2016

Critique lue 1.9K fois

9 j'aime

PfzBlacky

Écrit par

Critique lue 1.9K fois

9

D'autres avis sur Dystopia

Dystopia
W0l0Lo
8

Stopia

Megadeth, c'est comme Metallica, j'attends toujours les sorties d'album avec un mélange d'appréhension, d'espoir et de curiosité morbide. En plus pour le coup, branle-bas de combat, les Dave...

le 22 nov. 2016

3 j'aime

Dystopia
Jean-francoisBohémie
8

Respect...

Lorsque j'ai vu la pochette de l'album, tout de suite, je me suis retrouvé devant une évidence. Celui-là je l'achète! Puis, à l'écoute de l'album, je me suis retrouvé. Dans le monde bien particulier...

le 29 mars 2016

3 j'aime

Dystopia
Xavier_Baudel
10

Megadeth : retour au sommet

C’est un véritable plaisir de retrouver un Megadeth au sommet de sa forme avec ce Dystopia. Dave Mustaine semble enfin avoir retrouver la recette pour nous pondre une galette comme il en avait le...

le 7 mai 2016

2 j'aime

Du même critique

TRILOGY
PfzBlacky
9

Retrolicious

Comme pas mal de monde, j'ai découvert tout ce bordel retro-synthpop-whatever en jouant à Hotline Miami, un jeu qui pète sa race avec une soundtrack qui pète encore plus sa race. C'est la que j'ai...

le 11 nov. 2015

12 j'aime

Terminal Redux
PfzBlacky
9

Jamais deux sans trois...

J'ai rarement été aussi hypé par un album depuis que j'ai commencé à écouter des trucs qui tapent de plus en plus fort, Vektor c'est mon saint graal depuis que j'en ait fait la découverte il y'a...

le 22 mai 2016

11 j'aime

Dystopia
PfzBlacky
7

C'est pas trop tôt !

Force est de constater que Megadeth à pas eu la meilleure réputation dans le milieu Metal ces derniers temps, faute à un Dave Mustaine qui à toujours été plus ou moins une personnalité un peu trop...

le 24 janv. 2016

9 j'aime