Terminal Redux
7.8
Terminal Redux

Album de Vektor (2016)

J'ai rarement été aussi hypé par un album depuis que j'ai commencé à écouter des trucs qui tapent de plus en plus fort, Vektor c'est mon saint graal depuis que j'en ait fait la découverte il y'a quelques années, peu après la sortie de Outer Isolation. Difficile donc de ne pas céder au HYPE TRAIN à l'annonce d'un nouvel opus du groupe, surtout vu les deux gemmes qui le précèdent. Et quand la sortie se fait retarder plusieurs fois sur le run final, ça donne envie de pleurer.




Mais ô ce que l'attente valait le coup. 73 minutes de Vektor après 5 ans d'attente, c'est un moment qui se savoure avec intensité - et même si un bon tiers à été spoilé en écoutant les previews comme un abruti - le plaisir est la et ne partira qu'une fois arrivé au bout.
Terminal Redux cristallise tout ce qui fait la sauce de Vektor, le tout emballé dans un concept album. On retrouve ces talents d'écriture et de performance d'extra-terrestres, ainsi que la voix stridente de DiSanto qui vient compléter le tout avec la même intensité. Mais on à aussi des éléments plus soft qui étaient présents en quantité limitée sur les deux albums précédents qui sont ici mis à l'honneur.


L'album s'ouvre sur "Charging The Void", sans trop tergiverser, les riffs taillés au rayon laser ne se font pas attendre et on a du concentré de Vektor comme on aime sur 3/4 du morceau, et la première surprise arrive. Des chœurs clean. Le space-opera est pleinement lancé avec ces douces voix qui contrastent avec la cavalcade de Thrash spatial.
"Cygnus Terminal" continue sur cette lancée assez complexe, certains l'accuseront probablement d'être un peu trop dense. Et a la première écoute, c'est pas forcément facile à digérer, mais "Cygnus Terminal" à toutefois son lot de moments forts, notamment les cris déchirés de DiSanto, qui rappellent presque Tom Araya sur Angel Of Death.


ET EN PARLANT DE SLAYER BOY OH BOY, le morceau qui suit est probablement la plus grosse mandale de cet album, une pluie cosmique de riffs incisifs s'abat sur "LCD (Liquid Crystal Disease)" et on retiendra ce breakdown nucléaire, directement comparable à celui d'Angel Of Death, pour rester sur la comparaison. Quand je commence à comparer avec Slayer, c'est que je suis clairement conquis : ce "LCD" à la trempe des plus voraces morceaux de Thrash, tout en gardant ce twist stellaire. Dayum.


Après ce tir de croiseur, la petite interlude sympa de "Mountains Above The Sun" vient calmer les esprits - non sans rappeller les intros de Cosmic Cortex ou Forests Of Legend - et vient proprement faire le lien avec "Ultimate Artificer", le premier morceau de Terminal Redux dévoilé au public. Et si j'accrochais pas a 100% en l'écoutant pour la première fois, dans le contexte où il se situe, "Ultimate Artificer" est très sympa. Pas la meilleure compo du groupe, mais on est très très loin d'un échec.


Vient alors l'ère des déstructeurs de vertèbres, des pièces qui te tapent sur le coin de la tronche sans regrets, on repart comme sur Black Future avec du lourd.
"Pteropticon" et "Psychotropia" remettent les pendules à l'heure avec une ambiance pesante et une déferlente de riffs tous aussi vicelards les uns que les autres. L'accélération en hyper-espace est entamée sur la vitesse de jeu, et on a même du solo de basse sur "Psychotropia" qui fait bien plaiz".
"Pillars of Sand" tape dans la veine du Black Metal et remet encore un coup de vitesse déstructrice avec du blast beat bien senti.


Le gros plot twist, le tournant de l'album qui entame sa phase finale : "Collapse".
Si "LCD" était infusé de furie Slayerienne, "Collapse" à plus de similarité avec les morceaux instrumentaux de Metallica comme Orion ou The Call of Ktulu. Une ballade avec DiSanto qui s'essaie au chant clair avec réussite. C'est doux, c'est léger, bluesy - plein de mots qui sont pas généralement utilisés pour décrire Vektor.
Comme souvent avec des moments de sérénité, le retour de bâton est accentué, et "Collapse" est tout simplement grandiose, et l'effet épique qui a voulu être transmis est bien la. Et j'insiste sur le mot épique, utilisé à toutes les sauces, ici on a un effet de grandeur magnifique.
Le pari été risqué pour Vektor de jouer la dessus, et je peux comprendre que tout le monde apprécie pas la prestation sur ce coup là, mais la formule "build-up/claque dans la tronche" marche tellement bien ici, que je dirais "nique les rageux".


L’atterrissage du vaisseau amiral se fait avec "Recharging The Void", qui condense tout ce qu'on a vu sur le reste de l'album en un seul morceau. On retrouve la qualité des riffs qui accrochent la paroi intestinale du milieu d'album, mais également la légèreté et la douceur de "Collapse" et les choeurs de "Charging The Void" qui font ici une apparition prolongée. Limite façon prog-rock des 70s, mais en version qui frappe fort.
Ce délicieux morceau final permet de redescendre en douceur du voyage galactique de plus d'une heure auquel on vient d'assister, et avec son ambiance chaleureuse, moins triste que ça soit déja fini. --- "Countdown to the end. The terminal descent."




Terminal Redux est théatral, sur les paroles comme sur la musique, et on sent vraiment que les mecs de Vektor ont voulu mettre les bouchées doubles pour ce qu'ils considèrent probablement comme leur pièce maîtresse.
Avec tout ça sur le tapis, Terminal Redux n'est pas parfait pour autant, l'album à son lot de complexité et il faut plusieurs écoutes pour donner pleinement du sens à toutes ses couches instrumentales. Les aventures du côté de Douceur City ne vont pas plaire à tout le monde, et en quantité sèche de riffs qui tabassent, la dose est plus restreinte qu'auparavant. Du coup ça sera un 9, officiellement.


Je suis trop jeune pour avoir connu l'avènement du Thrash à la fin des années 80 ou l'ébullition du Death les années suivantes. Encore un peu juste pour avoir apprécié a leur sortie les chefs d'oeuvre de Mastodon.
Mais Vektor sont tout frais, à la pointe du Thrash moderne avec leur son unique.
Pour la première fois, je peux dire que je suis en train de voir se dérouler sous mes yeux le développement d'un groupe culte.
Officieusement, ça sera donc un OH PUTAIN OUI J'EN VEUX ENCORE SVP ME FAITES PAS ENCORE ATTENDRE 5 ANS - vous en faites ce que vous voulez.

PfzBlacky
9
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le 22 mai 2016

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PfzBlacky

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