SYSC est un des groupes dont je fais le plus la promotion et pour cause, il contribue largement à façonner la scène actuelle par une prodigieuse inventivité et un goût pour le réemploi, nourri par une très grande connaissance de leur style.


C'est comme si le groupe conjuguait toutes les franges du metalcore, parfois dans une même chanson. C'est particulièrement le cas sur le morceau introductif "Life As a Soap Opera Plot, 26 Years Running". On y trouve la dissonance du mathcore, du metalcore chaotique à breaks et panic chords (la déflagration "Anything to Take Me Anywhere but Here"), du metalcore mélodique avec riffs accrocheurs et chant clair, du sasscore avec le reconnaissable chant de tête impertinent de Connie Sgarbossa (qui renvoie souvent au travail des Blood Brothers) et des références constantes au scene-core de MySpace avec même une apparition d'Aaron Gilespie de Underoath.


Si cet album a souvent une saveur de pot-pourri, c'est aussi un aboutissement de toutes les pistes sonores que SYSC a disséminé jusqu'ici. Moins strident que la première compilation, moins brut que le premier album et moins purement référentiel que l'EP avec If I Die First : même si SYSC convoque des spectres nostalgiques avec une grande énergie juvénile, il le fait avec un équilibre d'une grande maturité.


Même moi qui reste très froid aux accents mélodiques du genre, je dois reconnaître de grands moments de bravoure comme sur le refrain entraînant de "The End to a Brief Moment of Lasting Intimacy".
L'album comporte également davantage de featurings qu'à l'accoutumée, tous pertinents et bien amenés. Keith Buckley (Every Time I Die) est évidemment magistral, la participation de Shaolin G (rappeur influencé par les musiques extrêmes et aussi signé chez Pure Noise) est habile et Aaron Gilespie est impeccable. Seul If I Die First ne surprend pas vraiment avec le même MySpace-worship auquel je n'adhère que trop peu.
Je n'oublie pas la performance d'Ethan qui offre un chant saturé profond, plus guttural que celui de sa sœur et qui le complète à merveille.


En bref, les détracteur.trice.s de SeeYouSpaceCowboy ne seront pas davantage convaincu.e.s par ce disque qui conjugue plus que jamais l'expertise chaotique de ses membres à l'énergie du metalcore fédérateur des années 2000. Mais les fans y trouveront une rigueur et une puissance de composition encore jamais atteintes par le projet.


Créée

le 20 déc. 2021

Critique lue 35 fois

1 j'aime

Raton

Écrit par

Critique lue 35 fois

1

Du même critique

Kaamelott - Premier Volet
Raton
4

C’est un vrai piège à cons c’t’histoire-là

Je viens de sortir de la dernière avant-première de la journée au Grand Rex donc autant en profiter pour évacuer toute ma frustration et mon épuisement. Déjà, j'aurais dû me douter qu'une AP de...

le 21 juil. 2021

45 j'aime

13

NFR!
Raton
8

Tendre prière à la pop culture

Il ne serait pas peu dire que j’attendais cet album de pied ferme. La douce Lana nous a fait patienter pendant presque un an entre la publication du premier single (« Mariners Apartment Complex » en...

le 4 sept. 2019

41 j'aime

6

Honeymoon
Raton
9

Souvenirs d'une fin d'été en Californie

Lana del Rey a du talent, il est maintenant impossible de le nier. Très critiquée à ses débuts et avec le succès de son "Born to Die", Lana a été prise pour une de ces artistes charmantes mais peu...

le 22 sept. 2015

30 j'aime

6