Reco n°18 (février 2024)

Cette chronique est la sixième d'une série basée sur une recommandation d'album que je fais chaque mois. Je demande à qui le désire de me fournir deux mots qui lui ont été inspirés à l'écoute de l'album sélectionné. Avec les mots récoltés (mis ici en gras), je rédige un billet qui, je l'espère, rends honneur à l'album choisi et surtout qu'elle vous donnera l'envie de l'écouter.

En ce mois de février 20024, j'ai osé proposer un album qui, sans surprise, n'a pas fait l'unanimité, mais au contraire a rendu les suiveurs de cette liste loquaces, les divisant en trois camps bien distincts, c'est-à-dire les enthousiastes (POUR), les sceptiques (CONTRE) et les mitigés (NI POUR NI CONTRE). Cet état de fait, loin de me décontenancer, ne fait que me convaincre de la pertinence de cet album, en effet, quand les avis sont aussi tranchés, cela veut toujours dire pour moi qu'il y a anguille sous roche.

Commençons par les sceptiques : je reçois d'abord ceci : "Indéniablement, ce groupe fait de la musique. De temps à autre, mais je n'aime pas . Je dirais qu'au bout de trois chansons, ça m'agaçait passablement et j'ai fini en zappant des fois que ça s'arrange. Peut-être un anglophone qui comprend les paroles peut peut-être apprécier car ça semble amusant voire satirique (pour le epsilonn que j'ai compris). C'est un peu, faire écouter Brassens à un texan trumpiste qui n'imagine même pas qu'il y ait d'autres langues sur Terre que son américain du sud. Il ne peut que trouver ça chiant." (c'est finalement un compliment, cette réflexion, non ?)

Pas content, notre ami poursuit en enfonçant un peu plus le clou : chanson (pour scouts autour du feu menée par un cureton accompagné de chœurs imparfaits qui semblent pas dans le rythme et s'en foutre, ce que je comprends d'ailleurs très bien ) et agaçant (comme le bruit d'une scie ou le bruit d'un moustique) : avouez que ce genre de remarque ne fait qu'ajouter une brique à tout esprit un tant soit peu curieux.

Bon, il y a bien eu quelques personnes indécises, qui tout en ne rejetant pas les qualités de l'album, n'ont pas été entièrement convaincus : "Je suis pas emballé moi non plus, enfin pas plus que ça même avec la présence de Tim Hodgkinson et Zeena Parkins. Mais les parutions du label Français Ayaa sont généralement pertinentes. C'est difficile de faire aussi bien que Henry Cow, the Momes et surtout The Work, pour moi l'équilibre parfait entre art rock et post-punk. Une démarche plutôt rare ! Donc pour jouer, je propose bone rock, un jeu de mot un peu facile" [vu la couverture et le titre] ou "Ouf, juste dans les temps pour l'Officier mou du genou. Alors il m'a pas super inspiré cet album, mais pas inintéressant, j'ai pensé un peu à "Orchestre Tout Puissant Marcel Duchamp" au début, ou parenté de Gentle Giant, quelques jolis passages, mais le chant à la longue m'a été un peu pénible, comme si je voulais avancer et que ça me tirait en arrière ... donc je ne dirais qu'un seul mot, en anglish, Retrofication." [retrogradation] ou encore "Désolé, même si ce n'est pas complètement ma tasse de thé cet Officer s'écoute à part le titre 3 qui est plus du foutage de gueule et en fait plutôt une transition qu'un titre. En tout cas ça ne fait pas du tout amateur perso j'y vois un côté cartoonesque et désuet." notre ami proposant deux mots énigmatiques : cancer fanfare.

Et pour terminer en fanfare, donc, les enthousiastes : un de nos amis a proposé deux mots bourrés de références : Faust/Crayola (semi triche mais on a l'impression de voir une danse médiévale créée par une rencontre entre les deux groupes [réf. Faust et Red Krayola], made in France! [réf Catherine Jauniaux ?]). God Bless the French Crayola (sauf Andy) [réf. Andy Diagram & David Thomas ?]. En tout cas, le cerveau de notre ami a explosé en écoutant cet album, la preuve, il affirme haut et fort "Et bordel!!! J'adooooore!". Un autre, pas moins enthousiaste, n'hésitant pas à nous balancer, sans complexes : "Effectivement "medieval" j'y pensais et ça sera une des mots que je choisis pour cette galette, on dirait que les Monty Python ont dirigé un groupe de post rock, je rajouterai "Opera" car j'imagine tout un décor à l'écoute, qui me rapproche du RockyHorror PictureShow, bref c'est bien Anglais cet esprit décalé et on voit bien la qualité des musiciens ! Une très belle découverte, merci."

Qu'ajouter ?

BoLg DuDe (médiéval, opéra) - Jean G55 (chanson, agaçant) - Nielad Divinorum (retrofication) - Raider55 (cartoonesque, désuet) - SombreLune (cancer, fanfare) - toma Uberwenig (Faust, Crayola) - Yeahmister (bone rock)