Pas étrange du tout ces petites histoires de l'éternel étranger...

Ce ramassis de 45 tours, de morceaux éparses non publiés, de versions alternatives, auraient pu donner un album disparate. Et non il y a un fil invisible, une fraîcheur juvénile et une magie blanche qui font de cet album un des plus grands chefs d'œuvre de Kevin Ayers. Tout y est enlevant et vous chanterez les joies d'une jolie madame ou des Caraïbes dans la nonchalance des matins. Vous chanterez peut-être aussi à votre future blonde : Puis-je m'assoir auprès de toi sans te regarder?

Ce charme Anglais et de beach bum que possède Kevin Ayers est unique et ici prend toute sa force dans ses petites historiettes ficelées de main de maître. Même les Beatles ne purent réussir à toucher les étoiles aussi purement, simplement , avec autant de diversité et de richesses. De Tahiti au faux blues Mexicain, de la lune des Caraïbes à la danse des papillons, Kevin Ayers étonne et nous jette sur un tapis volant avec ses souliers d'étranger de suède bleu .

Oui par son audace, sa désinvolture de dandy de plage, cet hédoniste qui se moqua de toutes les règles et de la gloire, resta toute sa carrière un étranger aux règles du show-business, un explorateur musical de génie, un découvreur de talent de Mike Oldfield à Andy Summers. Tous jouèrent avec lui de Nico à Elton John en passant par Eno et John Cale. Bowie l'admirait et Hendrix aussi.
Kevin Ayers reste un artiste sans compromis, intègre et délicieux.

Lui si triste ne voulait plus qu'on lui chante de chansons tristes et ce paradoxe donna à sa musique et ses chansons un trône digne des plus grands rois. Il se foutait bien des trônes, préférant les châteaux de sable et les visites au fond du puits. Ici il s'élance vers les étoiles avec Lady Rachel et ses autres muses qui font de lui ce soleil éclaté merveilleux.