Jerk of All Trades
7.9
Jerk of All Trades

Album de Lunachicks (1995)

Après un « Babysitters on acid » et un « Binge and purge » corrects mais sans plus quel choc que ce « Jerk of all trades » démentiel  à tout point de vue (son, compositions, voix, originalité)
Formé à la fin des années 80 par cinq new yorkaises le groupe a sorti pas mal d'enregistrements (EP, LP, live) mais deux sortent du lot « Jerk of all trades » et « Pretty ugly » l'album qui suivra.
16 titres, 16 réussites, rien à jeter, tous les titres sont bons ; on pourrait en faire 16 tubes « punk rock » !
Un des trois meilleurs albums punk rock (au sens large) de tous les temps !
C'est tonique, rafraichissant, neuf, au delà du punk rock.
Lunachicks nous surprend, nous étonne, c'est souvent imprévisible.
Pour résumer : énergie + mélodies/refrains au top + gros son + originalité, trouvailles dans les compositions (musique et surtout la voix)
Lunachicks assimile , absorbe aisément ses influences rock, punk, métal et garage pour prendre le meilleur à chaque fois et pour sortir quelque chose d'assez unique, quelque chose qui se démarque de ce qui avait déjà été fait dans le genre, sans oublier l'humour, le look, les paroles décalées, l'attitude, les pochettes, leur amusement à s'enlaidir (y compris sur scène), le côté « provoc » second degré du meilleur goût que j'adore.
Je soupçonne la chanteuse Theo Kogan d'avoir un peu écouter (voir beaucoup écouter) Nina Hagen, source d'inspiration évidente avec la volonté de trouver de nouvelles tonalités et intonations vocales, de nouvelles subtilités dans la façon de chanter et d'une part ça fonctionne et d'autre part cette influence est loin de me déplaire.
En tout cas Théo est sans doute la meilleure chanteuse punk depuis Nina.
Si la musique tient (bien) la route et assure sans problème le côté vocal / harmonies / est vraiment le plus du groupe.
Au niveau musical la marque de fabrique du groupes sont les nombreux changements de rythme, qui donnent de la vigueur aux chansons et qui font qu'aucune n'est monotone, des breaks au moment où on ne les attend pas, toujours dans la surprise d'où l'originalité (par exemple de la guitare «flamenco » sur « Drop Dead » ou du cor de chasse sur « Jerk of all trades » !!!).
On trouve trois morceaux hyper rapides du vrai punk qui arrache « Drop dead », « Buttplug » et « Jerk of all trades » (ah ce titre ! Implacable, imparable, une grosse claque !).
Le reste des titres est à géométrie variable c'est à dire alternance de tempos quasiment à chaque titres par exemple «Spoilt », «Bitterness Barbie », «  Insomnia », « Dogyard »...
Les compositions sont excellentes, travaillées, rien à jeter, que des « tubes », que des morceaux qui marquent l'esprit.
Tous les titres sont bons donc mais mes morceaux préférés sont « Drop dead », « Fingerful », « Edgar », « Dogyard », « Insomnia », « Jerk of all trades » , « Brickface + stocco » mais le must du must reste l'enchaînement du génial et hallucinant « Bitterness Barbie » avec « Deal with it » (vocalises sublimes, effets de voix de haute tenue)
Plus original que L7, Babes in Toyland ou Hole davantage marqués grunge, plus déjanté aussi mais surtout plus créatif dans la démarche et dans ce que le groupe arrive à produire.
Une réussite incontestable, un groupe trop méconnu et qui mériterait d'être redécouvert y compris dans les milieux du punk et du rock alternatif.
Et n'hésitez pas à jeter une oreille sur « Pretty Ugly » l'autre super album des Lunachicks
Un coup de maître et un de mes coups de cœur.

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le 6 nov. 2018

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nico94

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