Vapeur mélancolique.

Emori («succomber» en latin) porte divinement son nom.

Effectivement, comment ne pas succomber aux rythmes envoûtants et aux crochets mélodiques d'Eli?
Le troisième album studio de l'artiste rap vous emmène dans un voyage onirique, envoûtant dans lequel Sostre est aux commandes. Le natif de Marcy Projects, un complex de bâtiments publics de Brooklyn, lance les choses avec une intro captivante, "New Opps", qui crée une ambiance particulière qui, pour les morceaux hip-hop/R&B qui suivent, ne s'évaporera jamais.
Accompagné de son ami et producteur New-Yorkais SORIANO, le son et la voix de Sostre ressemblent à une fusion entre Bryson Tiller et 6lack, mêlée à des substances sonores vaporeuses du SoundcloudRap.
Se débarrassant parfois du rythme avec des refrains entraînants, les pauses instrumentales ajoutent un bel élément de temps d'arrêt tout en conservant l'atmosphère douce et parfois mélancolique de l'album.

En ce qui concerne le lyrisme, Sostre a des chansons qui apaiseront tous les cœurs brisés, les jeunes perdus, apparemment confus quant à la catégorie à laquelle il appartiennent.
Sostre démontre sa polyvalence dans un album fort, émouvant et agréable qui est largement, et surtout lâchement négligé par l'industrie de la musique grand public.
Qu'importe, cela apporte toute la préciosité de ce "EMORI" envoutant et apaisant.

7,5/10