Les meilleurs films de Terry Gilliam selon Arthur Dunwich

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"Le film à côté duquel "Ben-Hur" passe pour un documentaire !"

Première aventure des Monty Python sur grand écran et probablement l'une des comédies les plus absurdes et folles de l'histoire.
Ce qui fait le génie de "Sacré Graal", ce n'est pas seulement ses running gags et cet accent british alléchant, c'est aussi le Moyen-Âge crasseux et zinzin, cet parodie de l'Âge des Ténèbres, où ce qui aurait pu être une adaptation de la quête du Graal devient un trip sans queue ni tête où se mêlent animation, fantasy, gore et histoire aproximative.
"Sacré Graal" dégage une aura, comme tous les films de Gilliam, par son réalisme artificiel. Ce mélange de studio et de plans réels qui semblent sortir du théâtre du Grand Guignol ou d'un opéra épique sans le sou.

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Après l'échec en demi-teinte de "Brazil", Gilliam revient faire une histoire plus joyeuse, amélioration de ce qui avait déjà été proposé dans "Time Bandits" sept ans plus tôt.
"Le Baron de Münchausen" est un film grandiose dans son propos et ses décors. Reprenant un personnage de la littérature populaire germanique, Gilliam propose une nouvelle fable sur l'imagination et l'amour de l'aventure. On y retrouve l'absurdité de "Sacré Graal" mais non de manière gore, le cartoonesque prime avant tout. Avec ses multiples décors, péripéties et personnages, c'est un peu le "Ben-Hur" des films fantastiques grands publics, se différanciant des grandes productions commerciales par son overdose de créativité, pour la beauté de l'imagination.

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"Jabberwocky" était déjà une parodie de conte, mais ce deuxième film repousse encore les limites du film d'aventure à destination du jeune public.
"Time Bandits" (j'ai beau être défenseur de la VF, ce titre français est vraiment pas terrible), dégage cette essence que seuls les vieux films de fantasy possèdent : décors en carton pâte, maquillage et incrustations qui semblent à la fois si vrais et si faux. L'histoire est très originale et peut être prise comme une leçon d'histoire farfelue, comme le rêve que ferait un cancre au fond de la classe alors que le prof parle des guerres napoléoniennes.
Ce qu'il y a de bien, c'est que le film oscille entre le divertissement pour enfant et le film fantastique pouvant plaire à un public plus adulte. Ce n'est ni niais ni trop sombre, juste assez fantaisiste et fou pour être apprécié par un public excentrique.

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"Le Sens de la Vie" est le troisième et dernier long-métrage où se retrouvent les Monty Python. Si le film n'a pas été réalisé par Gilliam, un court segment a pourtant persisté, comme un fragment de folie qui refuse de mourir tant il est plein de vivacité.
Inspiré par "Bandits, Bandits" et sorte de prélude à "Brazil", cette petite histoire déconnectée du reste du film met en scène de vieux gratte-papiers qui décident de larguer les amarres de leur immeuble pour assaillir d'autres entreprises plus jeunes et dynamiques. Très drôle et bien mis en scène, c'est une vraie réussite de créativité qui annonce Gilliam comme un grand conteur et modeleur d'imagination.

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L'animation en cut-out est un type d'animation assez niche et finalement assez peu représenté. C'est un style qui a quasiment disparu aujourd'hui et dont le plus fidèle représentant est "La Planète Sauvage" de René Laloux.
Mais n'oublions pas notre cher Terry ! Alors que les Monty Python cartonnent à la télé, il propose de petits shorts absurdes qui servent d'interlude aux sketches. Si on retrouve un peu de ce procédé dans "Sacré Graal !" et "La Vie de Brian", c'est le court "Storytime" qui est le plus représentatif de l'utilisation du cut-out chez Gilliam.
Série de petites histoires sans queue ni tête, c'est un vrai régal de papier découpé où des morceaux d'oeuvres d'art et de cartes postales se rencontrent dans un joyeux carnaval.

Annotation :

Il en aura fallu du temps, de l'argent et des acteurs pour que ce projet fou puisse finalement voir le jour.
Grandiose et coloré, ce "Don Quichotte" a quelque chose de très autobiographique. Non pas dans le rôle du personnage d'Adam Driver, mais dans ce vieux chevalier rêveur qui vit dans sa bulle, allant de l'avant malgré que tout semble contre lui. Si elle n'est pas exempte de tout défaut, ça reste une oeuvre forte, drôle et touchante par son absurdité et son récit sur plusieurs couches.

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Court-métrage ayant pour cadre la bruyante et colorée ville de Naples. Gilliam y met en scène la figure du Polichinelle, bouffon italien qui est ici une sorte de gardien du monde des rêves et croque-mitaine qui punit les enfants.
Dommage que cette histoire soit si courte car elle ouvrait les possibilités d'un long-métrage à destination des grands comme des petits, dans un univers carnavalesque qui promettait du grandiloquant et des spaghettis.
Je profite de ce moment pour aussi mentionner les publicités réalisé par Gilliam pour Nike. Elles prennent place dans un décor industrielle sembable à celui du laboratoire de "12 Monkeys", et sans même savoir qui a fait la pub on reconnaît son auteur (fisheye, humour grinçant, mélange entre l'artificiel et le réel) !

Annotation :

Un bien étrange documenteur, sorte de publicité pour le circuit de Talladega en Alabama. Parodie des émotions racolleuses sur le paranormal, elle contient néanmoins de bons gags et quelques clins d'oeil sympathiques. Cependant, difficile de retrouver la patte de Gilliam dans ce court-métrage digne d'une parodie de Youtubeur à gros budget. Je pense qu'on est plus face à un travail de commande qui a servi de financement facile plutôt qu'un vrai besoin artistique. Inutile de jeter la pierre cependant, c'est louable de la part de Terry d'avoir donné du sien pour ce petit projet qui sent l'amour pour les courses automobiles.

Annotation :

Similaire à "Storytime", en moins drôle et en plus court.
L'idée de base est originale mais exécutée de manière plutôt banale. Une sorte de fresque de l'histoire de l'aviation sans réel but d'apprentissage. Après tout pourquoi écouter un cours d'histoire quand on peut rester au fond de la classe à lancer des boulettes de papier ?

Annotation :

Premier film que Terry réalise seul.
Cependant, l'influence de ses comparses comiques se fait ressentir. "Jabberwocky" ressemble un peu à un assemblement d'idées qui auraient été rejetées pour "Sacré Graal" et recousues entre elles avec le poème de Lewis Carrol éponyme. On y retrouve l'idée d'une parodie de quête moyennageuse épique, où des clichés sont moqués. Cependant, le film n'est pas aussi trash ou fou que "Sacré Graal", ce qui le rend moins intéressant. Une adaptation de Lewis Carrol sans grande fantaisie ? Impensable ! Et pourtant..
J'exégère un peu, il y a quelques moments plutôt efficaces, mais dans l'ensemble le film reste oubliable, une sorte de premier jet, comme une mise en confiance pour le réalisateur qui décide de se jeter dans la cour des grands.