Les meilleurs films de Paul Thomas Anderson selon Arthur Debussy

Annotation :

Après un Phantom Thread froid comme la mort, Anderson nous livre cette merveille pleine de vie. Un film très attachant, à l'image de son duo d'acteurs principaux. On rit beaucoup devant ce long métrage à la fois léger et profond, insouciant comme peut l'être l'adolescence ou comme l'était la Californie dans les années 70.

On peut presque établir une filiation avec Lubitsch par ces personnages qui ont tous leurs petits défauts ou leurs petites manies, mais qui en cela paraissent vraiment humains. On sent une immense tendresse d'Anderson pour chacun de ses personnages, des principaux aux figurants.

Gros coup de cœur pour ce film, ça faisait longtemps que je rêvais d'être de nouveau emballé par un long métrage d'Anderson, et là je le suis complètement. Un vrai plaisir que ce Licorice Pizza, qui sort l'hiver mais qui est printanier et solaire, plein de promesses tenues.

Annotation :

Il y a deux Paul Thomas Anderson. Le démiurge kubrickien et méticuleux (There Will Be Blood, Phantom Thread...) et le chroniqueur amusé et foutraque de l'envers du rêve américain, dépeignant une époque révolue avec toute une galerie de personnages totalement barrés (Inherent Vice, Licorice Pizza...). Boogie Nights penche du côté de la deuxième facette du cinéaste. C'est à se demander, d'ailleurs, comment ces deux aspects cohabitent chez un même homme tant ils sont éloignés...

Boogie Night est un long métrage mi-sérieux mi-délirant sur l'envers de l'industrie pornographique, dans les années 1970 et 1980. Le film suit une trame scorsesienne d'ascension puis de chute d'un acteur porno. On retrouve le goût d'un Scorsese pour les scènes bigger than life, l'adrénaline et le bad trip. Anderson n'échappe pas non plus à une certaine complaisance, même si son propos est plutôt équilibré.

Malgré tout, l'avalanche de superficialité et un certain manque de liant et de rigueur font que ce film n'a pas emporté totalement mon adhésion. Les acteurs sont impeccables, rien à dire, la photographie et la musique aussi. Mais il manque à ce long métrage quelque chose... Dans tous les cas, c'est un film solide, avec son lots de scènes cultes. Un film impressionnant, même, quand on sait que P. T. Anderson l'a réalisé quand il avait seulement 27 ans...

Annotation :

Je suis à la fois impressionné... et profondément déçu. La forme est sublime : la photographie est magnifique, vraiment à tomber par terre, la réalisation est soignée et maîtrisée à la perfection, avec énormément de très belles prises de vues, et les acteurs sont parfaits.

Et tout ça... au service d'une histoire profondément malsaine... Quel dommage... Tout ce talent gâché... La première moitié du film est très solide, encore qu'on sent une vraie ambivalence par plein de petits signes. Mais la deuxième moitié bascule dans le n'importe quoi, je suis littéralement sorti du film et je me trouve limite généreux avec mon 6...

Je pensais me retrouver devant un chef-d’œuvre contemporain – quasiment tous les ingrédients étaient réunis – mais on en est bien loin...