SensCritique
Cover Les meilleurs films de 1995

Liste de

18 films

créee il y a environ 9 ans · modifiée il y a 5 mois

L'Armée des 12 singes
7.7
1.

L'Armée des 12 singes (1995)

Twelve Monkeys

2 h 09 min. Sortie : 28 février 1996 (France). Science-fiction

Film de Terry Gilliam

Marius Jouanny a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Seven
8.1
2.

Seven (1995)

Se7en

2 h 07 min. Sortie : 31 janvier 1996 (France). Policier, Thriller

Film de David Fincher

Marius Jouanny a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Heat
7.8
3.

Heat (1995)

2 h 50 min. Sortie : 21 février 1996 (France). Policier, Drame, Thriller

Film de Michael Mann

Marius Jouanny a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Casino
7.9
4.

Casino (1995)

2 h 58 min. Sortie : 13 mars 1996 (France). Biopic, Drame, Gangster

Film de Martin Scorsese

Marius Jouanny a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Quel bonheur de découvrir ce film sur grand écran ! Entre "Les Affranchis" et "Le Loup de Wall Street", ce "Casino" tient une bonne place dans cette trilogie de Scorsese à la forme survoltée, maintes fois imitée sans être égalée. La machine éblouie à chaque instant, sans jamais oublier de montrer un envers du décors qui fait surgir le dégoût, que ce soit l'effritement du couple, de l'amitié ou tous les moments de violences sordides qui ramènent à la réalité. La seule reproche que je ferais au film est de ne pas fondamentalement se différencier des "Affranchis", et de proposer même moins de moments marquants que ce dernier. Mais c'est très secondaire, car finalement il agit tellement dans sa continuité sans trahir ni faiblir que le plaisir cinématographique est intact.

Une journée en enfer
7.4
5.

Une journée en enfer (1995)

Die Hard with a Vengeance

2 h 11 min. Sortie : 2 août 1995 (France). Action, Policier, Thriller

Film de John McTiernan

Marius Jouanny a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

L'Antre de la folie
7.5
6.

L'Antre de la folie (1995)

In the Mouth of Madness

1 h 35 min. Sortie : 8 février 1995 (France). Épouvante-Horreur

Film de John Carpenter

Marius Jouanny a mis 8/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.

Annotation :

"L'Antre de la Folie" est fascinant dans sa manière de synthétiser tout le pan fantastique de la filmographie de Carpenter. Comme si le réalisateur, conscient de l'univers cohérent et touffu qu'il a bâti de "Haloowen" à "Fog", en passant par "The Thing" et "Prince des Ténèbres", voulait proposer une réflexion sur sa propre oeuvre. Mieux que cela, le film s'appréhende presque comme une grille de lecture, une clé pour comprendre la substance des films de Carpenter. Dans cette optique, le personnage principal incarné par Sam Neill occuperait la position du spectateur : sceptique au premier abord, puis complètement happé par la maestria visuelle et atmosphérique de Big John.

Cette mise en abyme se fait à plusieurs échelles : le personnage, très cartésien, est tout d'abord convaincu de son omnipotence d'individu, ne pouvant se laisser berner par ce qu'il voit comme une mise en scène grotesque et artificielle lorsqu'il se rend dans ce village aux phénomènes étranges. Puis, son incrédulité face à autant de poncifs du genre horrifique se mue en effroi intense, bientôt sombrant dans une folie extralucide. Carpenter veut définitivement abattre les barrières du spectateur sceptique avec ce film, usant plus que jamais de décors et monstres à l'aura visuelle indéniable. Les artifices horrifiques classiques du jump-scare ou jeu sur le hors-champ ont beau être aussi de la partie, c'est pour mieux enfoncer le clou. Ce récit métaphysique et teinté d'auto-dérision trouve son acmé dans une fin grinçante qui ne fait que confirmer la démarche réflexive de Carpenter. Si "L'Antre de la Folie" n'atteint pas la virtuosité absolue de "The Thing", il est peut-être le film fantastique le plus audacieux et malin du réalisateur.

The Doom Generation
7.1
7.

The Doom Generation (1995)

1 h 25 min. Sortie : 15 novembre 1995 (France). Comédie dramatique

Film de Gregg Araki

Marius Jouanny a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Gregg Araki reprend avec son univers formel et ses thèmes de prédilection le genre du teenage movie, et le moins qu'on puisse dire c'est que la proposition est foisonnante. En terme de représentation, il franchit les frontières du cinéma avec une jubilation communicative qui ne se coupe jamais des émotions des personnages, bien au contraire. Les scènes de sexe, la violence, tout passe par un filtre où l'esthétique et le registre doux-amer parviennent à faire passer du rire aux larmes avec un naturel étonnant. D'autant que les expérimentations formelles sont constantes, et ajoutent au charme du film sans lui faire perdre sa cohérence. Beaucoup d'éléments, comme le comique de répétition et l'inertie dramatique pourraient laisser penser qu'Araki propose un cinéma encore immature. Il n'en est rien, tant son jeu avec les codes narratifs et sa manière de subtilement insérer des thèmes qui caractérisent viscéralement l'adolescence prouvent une grande maîtrise cinématographique.

La Cité des enfants perdus
7.1
8.

La Cité des enfants perdus (1995)

1 h 52 min. Sortie : 17 mai 1995 (France). Aventure, Fantastique, Science-fiction

Film de Marc Caro et Jean-Pierre Jeunet

Marius Jouanny a mis 8/10.

Annotation :

L'expo Caro/Jeunet à Paris m'a donné furieusement envie de découvrir ce film, qui m'a finalement bien plus conquis que "Delicatessen". L'explication est simple : avec cette relation filiale entre Ron Perlman et une petite fille, les cinéastes introduisent du cœur au milieu de l'étrangeté, ce qui manquait au film précédemment cité. Certes, le déroulement est inégal, le film souffre de quelques passages à vide, mais c'est le prix à payer pour une ambiance poisseuse et passant d'un instant à l'autre du glauque au sublime. Et puis surtout, l'inventivité visuelle et le ludisme sont plus écrasants que jamais, tant le film regorge de détails étonnants et insolites. Voilà un credo du cinéma français qui manque cruellement aujourd'hui.

Usual Suspects
7.8
9.

Usual Suspects (1995)

The Usual Suspects

1 h 46 min. Sortie : 19 juillet 1995. Policier, Thriller

Film de Bryan Singer

Marius Jouanny a mis 8/10.

Showgirls
6.2
10.

Showgirls (1995)

2 h 11 min. Sortie : 10 janvier 1996 (France). Comédie dramatique

Film de Paul Verhoeven

Marius Jouanny a mis 7/10.

Annotation :

Le voilà, le mal-aimé de Verhoeven, qui éclaboussa la bien-pensance des critiques français en 1995. 21 ans plus tard, « Showgirls » s’offre une ressortie en copie restauré, de quoi réhabiliter un segment de la filmographie du réalisateur loin d’être oubliable. Je ne comprends d’ailleurs pas que les fans habituels du réal fassent la fine bouche avec ce film tellement sa cohérence procure un vrai plaisir de cinéphile. Les uns dénoncent une superficialité et des personnages vides alors même que le sujet du film, l’industrie du divertissement érotique à Las Vegas, ne peut qu’amener à de telles limites. Dans ce décors de kitch absolu aux couleurs agressives et aux poses vulgaires (et dénudées, est-il besoin de le préciser ?) Verhoeven introduit même une femme haute en couleur qui part à la conquête d’un monde qui lui ressemble trop peu. Certes, ce que l’intrigue nous réserve n’a rien de bien surprenant, malgré quelques contrepieds bien troussés comme celui de cette star du rock abusant de l’aura qu’il génère pour… violer ses fans trop contentes de passer la soirée avec lui.

Du côté de la réalisation, cette effusion de couleurs et de sexe jusqu’à piquer les yeux est détournée par un rythme au cordeau, notamment pour les scènes de chorégraphie, où la virtuosité est précisément de rendre émoustillant et gracieux ce qui a priori ne l’est aucunement. La critique de ce monde de l’entairtainment est, je le conviens, moins cinglante que dans les autres films du réalisateur. Mais ce qu’il perd en ferveur satirique, Paul le gagne toujours en empathie, et j’apprécie bien celle qu’il porte pour son personnage principal. Le chaland venant se rincer l’œil comme le spectateur plus avisé pourront donc y trouver leur compte, par un bel équilibre entre l’esthétisme et la consistance de l’écriture, qui se révèle tout de même un poil en dessous que d’habitude. Pas de quoi crier au navet, en tous les cas.

Land and Freedom
7.4
11.

Land and Freedom (1995)

1 h 49 min. Sortie : 4 octobre 1995 (France). Drame, Guerre

Film de Ken Loach

Marius Jouanny a mis 7/10.

Toy Story
7.7
12.

Toy Story (1995)

1 h 21 min. Sortie : 27 mars 1996 (France). Comédie, Animation

Long-métrage d'animation de John Lasseter

Marius Jouanny a mis 7/10.

Before Sunrise
7.3
13.

Before Sunrise (1995)

1 h 41 min. Sortie : 29 mars 1995 (France). Romance

Film de Richard Linklater

Marius Jouanny a mis 7/10.

Annotation :

Voici le meilleur film d'Eric Rohmer qu'il m'a été donné de voir !

Blague à part, s'il faut bien avouer que ce "Before Sunrise" n'a pas les mêmes ambitions que le cinéaste français en nous imposant 1H30 de dialogues à n'en plus finir sur les relations humaines, je lui trouve plus d'attrait car sa fraîcheur et sa candeur permettent de rester attaché jusqu'au bout aux déambulations verbales des deux personnages dans les rues de Vienne. En restant focalisé sur la magie de la rencontre, sans tenter de trop psychologiser chaque instant, Linklater donne à son film un vrai charme, dont les discrets plans-séquences viennent ponctuer l'interprétation de deux très séduisants (il faut le dire !) acteurs. Je suis peut être un peu trop indulgent avec ce film dont l'épure le dessert finalement quelque peu, laissant une certaine impression de superficialité. Mais le jeu en vaut très largement la chandelle.

Apollo 13
6.8
14.

Apollo 13 (1995)

2 h 20 min. Sortie : 8 novembre 1995 (France). Drame, Historique, Catastrophe

Film de Ron Howard

Marius Jouanny a mis 7/10.

Le Hussard sur le toit
6.4
15.

Le Hussard sur le toit (1995)

2 h 15 min. Sortie : 20 septembre 1995 (France). Aventure, Drame, Romance

Film de Jean-Paul Rappeneau

Marius Jouanny a mis 7/10.

Les Anges déchus
7.6
16.

Les Anges déchus (1995)

Do lok tin si

1 h 36 min. Sortie : 5 mars 1997 (France). Gangster, Drame, Romance

Film de Wong Kar-Wai

Marius Jouanny a mis 6/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Wonk Kar Wai n'a pas perdu son génie cinématographique pour ce film, au contraire : filmé en grand angle, cet opus multiplie les audaces formelles et les trouvailles marquantes. Seulement, c'est au point de tomber dans un formalisme quelque peu agaçant, tant certains mouvements de caméras en rajoutent des tonnes. D'autant que les digressions narratives (je crois que je n'adhère pas à l'humour de WKW) sont plus que jamais au rendez-vous, et moins captivante qu'à l'accoutumée. Si le réalisateur donne toujours une certaine impression de cinéma décousu, cela dessert vraiment le film ici, qui ne manque pourtant pas de charme ni de scènes remarquables.

Dead Man
7.5
17.

Dead Man (1995)

2 h 01 min. Sortie : 3 janvier 1996 (France). Aventure, Drame, Fantastique

Film de Jim Jarmusch

Marius Jouanny a mis 6/10.

Annotation :

Je comprends parfaitement que ce « Dead Man » soit le plus apprécié de la filmographie de Jim Jarmusch tellement il apparaît comme le plus abouti visuellement. Le cinéaste réinvesti le western avec un noir et blanc habité, où les décors, les longs plans, la bande-son de Neil Young nourrissent superbement une ambiance envoûtante et torturée, faisant de l’inquiétante étrangeté un art à part entière. Seulement, après une première partie remarquable, la narration en roue libre que déploie une nouvelle fois Jarmusch après « Down by Law » a des airs de redite, comme si pour encadrer son art de l’absurde Jim n’avait d’autre choix que la cavale en pleine nature. Surtout que le personnage de l’indien qui apparaît brusquement et reste omniprésent ne mérite pas une telle attention, et que la démarche tourne à vide pendant quelque séquences. La fin fait retomber la démarche du film sur ses pattes, en achevant la fresque morbide annoncée, mais je ne peux m’empêcher de considérer que « Dead Man » aurait été bien plus appréciable sans ses digressions jarmuschesques, en ne laissant que le potentiel hallucinatoire et la dégénérescence des âmes vers les abords du Styx.

Le Péril jeune
6.9
18.

Le Péril jeune (1994)

1 h 41 min. Sortie : 21 mai 1994. Comédie dramatique

Téléfilm de Cédric Klapisch

Marius Jouanny a mis 6/10.

Annotation :

Je crois qu’on atteint avec « Le Péril jeune » un paroxysme du film générationnel. Un groupe d’amis se réunissant des années après leurs années lycées pour se remémorer cette fameuse année de terminale, il est l’heure ici de porter un regard doux-amer sur cette période bénite de l’insouciante jeunesse. Sur fond sonore des Pink Floyd et de Jimi Hendrix, les cinq potes pratiquent l’école buissonnière, le militantisme joyeux, la drogue et la drague avec une désinvolture contrastant à souhait avec l’époque branlante des chocs pétroliers. L’écriture est malicieuse, légère, enveloppe le film d’une nostalgie réconfortante et parvient à un degré d’intimité qui fait résonner certaines scènes du film même dans l’esprit d’un type d’une toute autre génération comme la mienne.

Certes, la forme se veut peu audacieuse même lorsqu’elle tente des effets (la scène sous acide, finalement très classique) mais l’essentiel est bien là : capter l’esprit d’une génération, et de la jeunesse au sens large, qui parle tout le temps de politique tout en ne se préoccupant finalement que d’en foutre le moins possible, sans oublier le flirt, bien évidemment peu fructueux pour la plupart d’entre eux. Entre souvenirs et triste réalité, « Le péril jeune » trouve un équilibre sous forme de porte-étendards. Et puis, quelle plaisir de voir Romain Duris, la même gueule atypique même aussi jeune.

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