Anthologie pessimiste

"Aoi Bungaku Series" (ou "Youth Literature") est une anthologie de six histoires adaptées de la littérature japonaise. Comme toute anthologie, la perception de chaque histoire est subjective.

N'ayant rien en commun, si ce n'est un certain pessimisme avec quelques trop rares lueurs d'espoir, ces six récits bénéficient d'une très grande qualité d'animation que l'on ne peut pas nier, quand aux histoires : elles m'ont laissés plutôt indifférentes.

Cela a été une très bonne idée de démarrer par "La déchéance d'un homme" : récit sur plusieurs années d'un jeune homme qui va, malgré ses malheurs, tenter de se faire une place dans un monde qui ne semble pas vouloir de lui. Car les thématiques de ce récit que j'ai trouvé le plus passionnant et abouti des six, donnent le ton des cinq autres histoires.

"Sous les fleurs de la forêt des cérisiers" nous narre une histoire d'amour avec son lot de décapitations et une fin particulièrement cruelle tout en autant que métaphorique.

L'animation, semble avoir été au rabais sur celle-ci.

"Le pauvre coeur des hommes" nous montre un triangle amoureux du point de vue des deux hommes courtisant une jeune femme. Une nouvelle fois, il nous est montré tout ce qu'un homme (un moine au graphisme douteux) est prêt à faire par amour.

"Cours, Melos !" raconte la difficulté d'adaptation d'une pièce d'un auteur de théâtre dont le texte original fait écho à l'histoire d'amitié amoureuse qu'il a eu avec un de ses camarades d'université quinze ans auparavant. L'idée est excellente, surtout dans la deuxième partie, mais la grandiloquence des séquences grecques et le refus de la représentation explicite de l'homosexualité m'ont gêné.

Et enfin "Le fil de l'araignée" et "Figures infernales" forment un diptyque nous montrant l'enfer comme un trip lsd avec un peintre luttant contre son roi sadique. Je ne peux pas nier une animation impressionnante mais je me suis vraiment ennuyé devant ce conte plutôt moralisateur.

Toute fois, malgré mon constat d'indifférence à ces histoires, je ne les regrette pas de les avoir découvert (sauf les deux dernières), c'est toujours intéressant de se plonger dans la culture japonaise.